RIS et aide sociale : des mesures s’imposent

Je voudrais réagir à l’information selon laquelle les entreprises de titres-services seront désormais obligées d’engager un quota de 60 % de personnes chômeuses bénéficiant du revenu d’Intégration ou de l’aide sociale. En tant que président de CPAS, je trouve bien entendu cette mesure bienvenue. Je pense, entre autres choses, qu’il devrait y avoir une relation structurelle entre les CPAS et ces entreprises, qui viendrait en appui au travail de réinsertion professionnelle que nous effectuons. En effet, de très nombreuses personnes effectuent un art. 60 (contrat de service public temporaire pour retrouver ses droits au chômage) en tant que femmes de service. Ces personnes ne demandent le plus souvent qu’à être réengagées après ce qui, au bout du compte, est un magnifique stage de formation. Il serait sans doute possible, en ce qui concerne les personnes bénéficiaires du RIS ou de l’aide sociale, de signer des conventions qui aboutiraient, si la personne a satisfait, à ce qu’elle retrouve un emploi après son art. 60. Ce point devrait être mis en réflexion, me semble-t-il.

Par ailleurs, je voudrais attirer l’attention sur une situation assez fréquente qui pose problème sur le plan humain. De nombreux couples voient l’un travailler et l’autre pas. Si, par malheur pour eux, celui qui travaille perçoit un revenu égal ou même très légèrement supérieur au plafond donnant droit au RIS, l’autre n’a droit à rien s’il n’a pas de passé professionnel. Pas le droit au chômage et pas le droit au RIS ou à l’aide sociale… et donc pas le droit à l’art. 60. Ils se voient ainsi refuser tout emploi, car ne bénéficiant d’aucun  » avantage  » offert aux employeurs par la législation. Bien entendu, s’il ne dispose pas d’une solide formation ou d’un diplôme dans un métier en pénurie, cela devient la quadrature du cercle… J’ai rencontré beaucoup de familles où soit l’homme, soit la femme est dans cette situation. Et c’est dramatique…

Car, bien entendu, le revenu de la famille est alors très bas et il est bien difficile de nouer les deux bouts. Quand il y a des enfants, la situation est encore plus grave. Car, à cette situation économique souvent catastrophique, s’ajoutent la dépression, l’incompréhension, parfois le mépris, souvent le refus d’accepter l’autorité des parents. Et la délinquance est parfois au bout du chemin. Quand ce n’est pas le divorce… Tout cela pour dire que cette catégorie de citoyens mérite elle aussi une attention de nos pouvoirs publics. Ne devrait-on pas leur réserver une place dans la législation ?…

Il n’est pas donné suite aux lettres ouvertes ou portant des adresses incomplètes. La rédaction raccourcit certaines lettres pour permettre un maximum d’opinions.

CLAUDE EMONTS, PRÉSIDENT DU CPAS DE LIÈGE, PAR COURRIEL

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