Remettre Spa au centre des préoccupations

Du Waux-Hall Club aux Francofolies, en passant par le Royal Golf Club

Le thermalisme a beau ne plus être ce qu’il était, Spa continue d’attirer des gens du cru. Si le gratin qui fréquente la ville d’eaux n’est plus aujourd’hui propriétaire de luxueuses villas et d’imposantes secondes résidences, cela ne l’empêche pas de venir passer du bon temps dans l’un des nombreux hôtels de standing (un établissement 5-étoiles et cinq 4-étoiles, pas mal pour un  » grand village  » d’un peu plus de 10 500 âmes), de dîner à une très bonne table (L’Auberge, paraît-il, compte quelques personnalités locales parmi ses habitués), de se promener le long des berges du lac de Warfaaz, voire de dépenser quelques deniers au casino, même si le lustre de celui-ci a fini par faner.

C’est d’ailleurs à force de croiser régulièrement des visiteurs de marque dans l’un ou l’autre de ces endroits où il faut être vu que des acteurs économiques, culturels et touristiques eurent l’idée de créer le Spa Waux-Hall Club. Un cercle d’affaires né en 2005, à l’époque où le seul lieu de réseautage du sud du pays était le Cercle de Wallonie à Namur (et pas encore à Liège).  » Beaucoup de chefs d’entreprise se croisaient ici de manière informelle, explique Arnaud Dugardin, chargé de relations. L’objectif de ce club était de leur donner une structure plus officielle pour se rencontrer.  »

Aujourd’hui, le Spa Waux-Hall Club est sans conteste LE lieu d’influence de la région. Des activités sont organisées environ une fois par mois, qu’il s’agisse de business meetings, de compétitions de golf, de conférences (Dominique de Villepin, Jacques Vergès, Christine Ockrent…) ou encore des journées tropéziennes durant l’été, mais aussi des voyages  » plus exotiques  » à l’Ile Maurice, au Qatar, etc.

Strictes conditions d’accès

Sur sa liste des membres, 120 noms uniquement.  » Les conditions d’accès sont strictes « , confirme Philippe Suinen, administrateur général de l’Awex (Agence wallonne à l’exportation) et président du cercle d’affaires. Si l’identité des membres est jalousement gardée, très peu de Spadois en font partie et seuls les chefs d’entreprise d’envergure sont admis.  » Le boulanger du coin ne pourrait pas nous rejoindre, confirme Arnaud Dugardin. Pour faire partie du club, il faut avoir une ouverture interrégionale.  »

Au conseil d’administration, on retrouve effectivement peu de  » locaux  » (à l’exception de Jean Steffens, l’un des organisateurs des Francofolies mais originaire de Malmedy) mais bien des habitués du réseautage : Bernard Caprasse (gouverneur de la province de Luxembourg), Evelyn Gessler (à la tête de l’agence de lobbying Decider’s), Amid Faljaoui (directeur des magazines francophones du groupe Roularta), Robert Wtterwulghe (avocat)…

Mais le Waux-Hall n’est pas la seule  » place to be « . Le Royal Golf Club des Fagnes, réputé comme l’un des deux plus beaux de Belgique, attire sur son green du beau monde. Les contacts se nouent aussi dans les loges du circuit de Spa-Francorchamps, particulièrement remplies durant les grands prix de F1, les 24 Heures de Spa ou encore le World Endurance Championship.

Sans oublier les Francofolies (lire aussi en page 100) qui, en marge des concerts, réunissent aussi un impressionnant panel de politiques, de people, de représentants du monde des affaires…  » Nous sommes fiers que le festival soit un moment où les décideurs et les patrons trouvent le chemin de Spa, confie Charles Gardier, co-organisateur et deuxième échevin (MR). C’est un atout pour la ville car il est toujours plus facile de convaincre des investisseurs lorsqu’ils connaissent les lieux. C’est une manière de remettre Spa au centre des préoccupations. « 

Mélanie Geelkens

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