RAPTS PARENTAUX

Olivier Limet ne désarme pas: il veut revoir ses trois enfants, retenus illégalement au Kenya par leur mère. Le Parlement européen s’en mêle

Depuis près de trois ans (quelque 1 000 jours), Olivier Limet se bat comme un lion pour revoir ses trois enfants, Coraline (14 ans), Jim (12 ans) et Sam (8 ans), retenus au Kenya par leur mère, Marie de Brouwer, fille d’un ancien Consul honoraire de Belgique au Kenya, Maurice de Brouwer. Dans une résolution votée à l’unanimité, le 15 mars dernier, le Parlement européen demande aux autorités kényanes de respecter les décisions de la justice belge qui, en première instance et en appel, a accordé la garde principale des enfants à leur père.

Pendant quatre ans, tout s’est déroulé normalement: les enfants passaient la plupart des vacances scolaires avec leur mère, puis revenaient en Belgique, à Chastres. Jusqu’à ce qu’en août 1998 Marie de Brouwer décide unilatéralement de les garder auprès d’elle. Toutes les tentatives de médiation ayant échoué, la machine judiciaire s’est alors mise en branle: mandat d’arrêt pour « prise d’otages », demande d’extradition de la Belgique au Kenya, condamnation à un an de prison ferme pour non-présentation d’enfant, nouvelle demande d’extradition… Les autorités kényanes ont fait, jusqu’à présent, la sourde oreille. Il est vrai que Marie de Brouwer peut se prévaloir d’une nationalité kényane, acquise illégalement, selon les autorités diplomatiques belges. Un progrès, toutefois, obtenu à force de contacts informels avec l’entourage de la mère: alors qu’il était resté sans contact téléphonique avec eux pendant dix mois, Olivier Limet peut désormais entendre ses enfants à peu près régulièrement (en principe, tous les quinze jours), et toujours sous la surveillance de leur mère. De plus en plus persuadé que Coraline, Jim et Sam sont en danger d' »aliénation parentale », c’est-à-dire manipulés psychologiquement, leur père a proposé une « pause humanitaire » à Noël – sans succès -, puis à Pâques: les enfants reviendraient en Belgique pendant les vacances, puis retourneraient chez leur mère, sous réserve d’un règlement ultérieur du conflit. Marie de Brouwer saisira-t-elle cette perche ? Ni le parquet de Nivelles ni Olivier Limet n’émettent de menaces. Pourtant, il est clair que la justice, favorable à une solution négociée du conflit, n’a pas dit son dernier mot. Le parquet de Nivelles considère, en effet, et le lui a fait savoir, que Maurice de Brouwer, qui est fixé au Kenya mais revient de temps en temps en Belgique, n’use pas assez de son influence pour raisonner sa fille. Il se rendrait ainsi coupable de non-assistance à personne en danger: ses propres petits-enfants. L’aspect humanitaire de cette tentative ne concerne pas que ceux-ci: il y a aussi, en Belgique, des grands-parents qui se languissent de Coraline, Jim et Sam.

Marie-Cécile Royen

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