Qu’est-ce qu’une sicav ?

Tout le monde en parle, tout le monde en veut, mais souvent sans savoir quel produit d’épargne se cache derrière cette abréviation.

Derrière l’abréviation sicav ( » fund  » en anglais) se cache le produit d’épargne de loin le plus répandu dans notre pays: la société d’ investissement à capital variable.

Société. Lorsqu’on achète une part de sicav, on devient actionnaire d’une société anonyme, créée, le plus souvent, à l’initiative d’une banque, d’une société de Bourse ou d’une autre institution financière. Comme toute société, elle est placée sous la responsabilité d’un conseil d’administration, élu par les actionnaires, c’est-à-dire les souscripteurs de parts sociales (les épargnants). Mais rares sont les détenteurs d’une sicav qui se donnent la peine d’assister aux assemblées générales…

Société d’investissement, ensuite. La sicav a pour objet unique d’investir l’argent déposé par les actionnaires (les souscripteurs) dans des valeurs mobilières, le plus souvent cotées en bourse (actions, obligations, options, warrants…) mais aussi parfois non cotées (liquidités, instruments financiers à court terme, fonds d’investissement, etc.). Les revenus que ces placements génèrent sont soit redistribués aux actionnaires (sicav de distribution), soit réinvestis dans la société (capitalisation).

Capital variable, enfin. Lorsque vous acheter une part de sicav, vous ne devez ni la racheter à un autre actionnaire ni attendre une augmentation de capital officielle. Son capital varie chaque jour, en fonction de l’évaluation des valeurs contenues dans son portefeuille et des ordres des épargnants. Lorsqu’un épargnant souscrit, son apport est immédiatement investi dans des produits sélectionnés par les gestionnaires de la sicav, ce qui a pour effet d’en augmenter le capital. Inversement, lorsqu’un détenteur revend une part, en d’autres termes, lorsqu’il demande le remboursement, un montant équivalent de valeurs sous-jacentes du portefeuille est revendu et le capital social est réduit dans la même proportion.

Liée à la Bourse. La valeur d’une part de sicav est directement liée à celle de son portefeuille. Une sicav n’est pas cotée en bourse, mais son capital est étroitement lié aux fluctuations boursières influençant les valeurs qu’elle possède en portefeuille. Exemple : la sicav X (actions belges) et dont le capital est représenté par 1 million de parts, a investi 1 milliard de francs dans les valeurs reprises dans le BEL20. Si le BEL20 passe de 3 000 à 3 300 points, soit une augmentation de 10 %, son capital va automatiquement passer à 1,1 milliard, et la valeur d’inventaire de chaque part de la sicav va monter de 1 000 à 1 100 francs. Si, à ce moment, un détenteur de 1 000 parts demande le remboursement de ses parts, des actions du BEL20 vont être revendues pour un montant identique (soit 1 100 000 francs) et le capital sera ramené à 1 098 900 000 francs. Les 999 000 parts restantes vaudront toujours 1 100 francs. Autrement dit, les souscriptions et les remboursements, c’est-à-dire la demande et l’offre, n’ont aucune influence sur le  » cours  » de la part, contrairement à ce qui se passe pour une société cotée.

Placement collectif. En fait, la sicav fait partie de la grande famille des  » organismes de placement collectif  » (OPC), au même titre que les fonds communs de placement, qui, à la différence des sicav, ne sont pas des sociétés, mais des indivisions sans personnalité juridique. Ici, les détenteurs de parts ne sont pas des actionnaires, mais plutôt des  » copropriétaires « . Les fonds d’épargne-pension, par exemple, sont des fonds communs de placement. Les mécanismes financiers sont identiques à ceux des sicav.

Toujours dans la famille des OPC, il faut également mentionner l’existence des sicaf, où le capital n’est pas variable mais fixe. Les parts se négocient en Bourse et leur cours est évidemment lié à l’évolution de l’offre et de la demande. On les appelle aussi  » fonds fermés « , mais, faute d’un cadre législatif, aucun fonds fermé n’a été constitué en Belgique. On en trouve au Grand-Duché, aux Pays-Bas et, surtout, sur les marchés boursiers anglo-saxons. Une exception toutefois : les sicafi, c’est-à-dire les sicaf immobilières, comme Cofinimmo ou Befimmo. Mais leur portefeuille est constitué de propriétés immobilières et non de valeurs mobilières.

M.Ct.

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