L'" affaire Mennel ", du nom de la candidate à The Voice France, emblématique selon Marie Peltier de la polarisation exacerbée par les réseaux sociaux. © capture d'écran

Pourquoi les récits polarisés nous envahissent-ils ?

Pourquoi se multiplient dans la couverture de l’actualité les histoires qui réunissent  » tous les ingrédients narratifs qui figent le débat public, le départagent en deux, rendant impossible tout dialogue serein et toute écoute mutuelle  » ? Historienne, chercheuse, professeure à la haute école Galilée à Bruxelles, Marie Peltier tente de l’expliquer dans son éclairant essai intitulé Obsession. Dans les coulisses du récit complotiste (éd. Inculte, 140 p.).  » Le désenchantement économique, la rupture de confiance avec la parole publique – qu’elle soit politique ou médiatique -, la récupération de poncifs de l’extrême droite désormais mainstream, tout cela a fomenté depuis une quinzaine d’années une posture citoyenne : celle du rejet et du désaveu « , esquisse l’auteure comme réponse. Ce contexte favorise la polarisation extrême des points de vue qui, dès lors, ont pour fonction première de discréditer le camp d’en face plutôt que de formuler des propositions qui permettraient de surmonter la confrontation. Sur cette guerre des haines, se greffe rapidement l’accusation de complotisme, tantôt impérialiste, tantôt islamiste. L’auteure souligne que, paradoxalement, Bachar al-Assad a réussi, en Europe, à virtuellement fédérer les deux, les anti-impérialistes et les anti-islamistes. En forme de note d’espoir, Marie Peltier ébauche une échappatoire à cette polarisation mortifère :  » Retrouver pied, retrouver confiance en ses moyens d’action, en notre capacité à changer le monde « .

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