Pour faire de vieux os

Plusieurs études récentes ont évalué l’influence favorable de la consommation de vitamine K sur la densité minérale osseuse

Une étude japonaise a comparé un groupe de femmes post-ménopausées de la région de Tokyo à un autre, venant de la région d’Hiroshima. Les premières, qui présentaient de plus fortes concentrations de vitamine K dans le sang, souffraient significativement moins de fractures de la hanche. Cette différence s’expliquait par une consommation plus importante d’une variété de soja fermenté, le « natto », très riche en vitamine K.

En Grande-Bretagne, l’administration d’un supplément de vitamine K et de vitamine D à des femmes de plus de 60 ans a également engendré une augmentation significative de la densité minérale osseuse du radius, l’os de l’avant-bras. Les effets étaient plus marqués qu’avec la prise de vitamine D seule, montrant ainsi que les deux vitamines agissent en synergie. A long terme, l’apport alimentaire de vitamine K est également bénéfique pour la santé de l’os. Dernièrement, aux Etats-Unis, une étude a effectivement montré, après un suivi de dix ans, que les femmes consommant régulièrement des légumes riches en vitamine K (comme la laitue, les épinards, les brocolis ou, encore, les choux de Bruxelles) couraient moins de risques de développer une fracture de la hanche.

La vitamine K est un cofacteur indispensable à l’activation d’une hormone essentielle pour la fixation du calcium dans l’os, l’ostéocalcine. Une déficience sévère en vitamine K provoque une accumulation dans le sang d’ostéocalcine sous sa forme inactive ce qui entraînerait, à long terme, un plus grand risque d’ostéoporose. Cette hypothèse est étayée par une étude effectuée chez des patients atteints de la maladie de Crohn, une pathologie inflammatoire de l’intestin. La fréquence de l’ostéoporose est très importante chez ces malades. Cette incidence élevée est associée avec un pauvre statut en vitamine K, qui se traduit par la présence quasi exclusive dans le sang d’ostéocalcine sous forme inactive.

Cette influence favorable de la vitamine K sur la qualité de l’os est également marquée chez les jeunes enfants, comme en témoigne une récente étude réalisée auprès d’écoliers japonais âgés de 7 à 12 ans. Celle-ci montre que la qualité de l’os est fortement dépendante de l’activation de l’ostéocalcine, aussi bien chez la fille que chez le garçon. En marge d’un apport calcique adéquat, une couverture suffisante en vitamine K participe donc activement à la prévention de l’ostéoporose. Un argument supplémentaire pour encourager la consommation de légumes… dès le plus jeune âge.

Nicolas Rousseau

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire