PLANTES ET CANCERS

La Fondation contre le cancer est formelle : jusque 80 % des personnes confrontées à un cancer font appel à des médecines  » complémentaires  » (dont la phytothérapie) pour lutter contre la fatigue, le stress ou les effets secondaires des traitements classiques. Ce recours se fait toutefois souvent… en cachette. La plupart des patients n’en parlent jamais à leur cancérologue.  » Il y a une incompréhension des deux côtés, soupire le Dr. Karin Rondia, directeur médical de la Fondation contre le cancer. Certains patients se taisent car ils n’osent pas aborder le sujet par pudeur et craignent de ne pas être pris au sérieux. D’autres, car ils ont le sentiment que leur médecin ne sera pas réceptif. Il y a aussi ceux qui veulent à tout prix s’impliquer activement dans leur traitement et qui ont l’impression que le recours aux médecines naturelles leur permettra au moins de « faire quelque chose » par eux-mêmes. Parallèlement, certains médecins témoignent d’un certain mépris vis-à-vis de ces médecines et ne jurent que par les médicaments « officiels ». A la Fondation contre le cancer, nous disons : il est illusoire de penser que les médecines naturelles puissent garantir les chances de guérison. Elles peuvent accompagner les traitements lourds et améliorer la qualité de vie. Cependant, il faut absolument en parler à son médecin, il en va de leur sécurité d’utilisation.  »

Sur le site de la Fondation contre le cancer on peut trouver désormais une application très bien conçue (1) permettant de vérifier les interactions connues entre les vingt plantes et compléments alimentaires les plus populaires et les principaux traitements anticancéreux. Citons trois exemples. L’ail diminue l’effet des traitements à base de tamoxifène quand il est pris sous forme de complément alimentaire et non aux doses utilisées en cuisine. Il augmenterait la toxicité de certaines chimiothérapies et peut également avoir un effet anticoagulant et faire baisser le taux de sucre sanguin. Le ginkgo pourrait atténuer certaines lésions vasculaires consécutives à une chimiothérapie. En revanche, il peut interférer avec certaines chimiothérapies et augmenterait la toxicité de certains traitements. Il est également déconseillé lors d’une radiothérapie car celle-ci agit via un effet oxydant au sein des cellules alors que le ginkgo à des propriétés anti-oxydantes ! Le millepertuis, enfin, prescrit dans le traitement des dépressions légères et plébiscité par des patients cancéreux, pourrait réduire l’efficacité de certaines chimiothérapies et interagir avec divers traitements contre le cancer.

Signalons, enfin, que la gemmothérapie (lire l’article en pages 46 et 47), de son côté, préconise le macérat-mère de bourgeon de cassis pour accompagner la chimiothérapie. Il est notamment indiqué dans l’asthénie et les fatigues par épuisement surrénalien. Son effet tonique sur les glandes surrénales est confirmé par plusieurs observations.

(1) http://www.cancer.be/compl%C3%A9ments-alimentaires-pendant-un-cancer

B.W.

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