Daimler s'en va, par Frédéric Berthet, La Petite Vermillon, 124 p.

Pied de nez

Plus personne n’écrit avec une telle désinvolture aujourd’hui. Et c’est bien dommage. Frédéric Berthet (1954 – 2003), enfant terrible des lettres françaises trop tôt disparu, parfois rangé dans la mouvance des  » néohussards « , avait publié ce roman en 1988. La Table ronde a l’excellente idée de le ressortir en poche trois décennies plus tard. L’occasion de faire connaissance avec ce Daimler, faux détective privé et vrai écrivain raté, qui tourne en rond à Paris en répétant comme un mantra  » Que les girafes meurent ! « , hésitant entre un autre verre de cognac et le suicide. Notre homme au nom d’automobile finira par s’évanouir du côté d’Arcachon… Ce bref roman est à la fois le journal intime d’une folie et un pied de nez à la petite vie bourgeoise conventionnelle. Le tout est décousu, émouvant, brillant, parfois agaçant à force de virtuosité. Dans sa préface, Jérôme Leroy a raison de comparer les coq-à-l’âne de Berthet à du Richard Brautigan. Il y a ce même désespoir teinté d’humour chez les deux écrivains. Bref, une savoureuse curiosité littéraire.

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