PASSERELLE PICARD : RETOUR À LA CASE DÉPART

Telle l’Arlésienne des bords du canal, tout le monde en parle depuis plus de dix ans, mais personne ne la voit. La passerelle Picard, censée enjamber le canal dans le prolongement de la rue du même nom, a pourtant déjà fait l’objet d’analyses de faisabilité, d’une demande de permis et d’une étude d’incidence. C’était au début des années 2000. Un coup dans l’eau.

En 2010, nouveau soubresaut : la nécessité d’améliorer la liaison entre le quartier Nord et le centre-ville redevient pressante. Nouvelles analyses, nouvelle demande de permis d’urbanisme, nouvelle étude d’incidence, 500 000 euros consacrés à ces démarches. Chantier prévu dans les deux ans.

Les Bruxellois attendent toujours. Mais la passerelle Picard n’est pas morte ! Depuis 2012, elle est à nouveau revenue sur le devant de la scène. Cette fois, c’est la bonne ? Beliris (l’accord de coopération économique entre le fédéral et le régional bruxellois), le maître d’ouvrage et grand argentier de ce projet estimé à 8,9 millions d’euros, a redéposé une demande de permis en octobre 2012, la Région s’est prononcée favorablement en mars 2013 et une nouvelle étude d’incidence doit être lancée début 2014. Après quoi devrait suivre une enquête publique puis, si tout va bien, le début des travaux en 2016 et la mise en service en 2018.

Malgré ces rebondissements, le projet reste inchangé sur le fond. La passerelle, qui enjambera le canal depuis le quai de Willebroek jusqu’à l’avenue du Port, sera réservée aux piétons, cyclistes, véhicules de secours et (surtout) aux trams, puisque l’ouvrage doit être la pièce maîtresse de la nouvelle ligne prolongeant le futur tram 71, reliant la gare du Nord à Bockstael, comme souhaité par le gouvernement bruxellois.  » En attendant sa réalisation, ce sont les bus qui y circuleront « , précise Marianne Hiernaux, porte-parole de Beliris.

Sauf que le projet gêne la Ville de Bruxelles aux entournures. L’échevin de l’Urbanisme, Geoffroy Coomans de Brachène (MR), a déjà exprimé ses doutes (au grand étonnement de la ministre de la Mobilité Brigitte Grouwels) quant au gabarit de l’édifice et à son intégration dans le paysage. Car pour laisser passer les nombreuses péniches du canal, la passerelle doit s’élever à 7 mètres et présenter une pente plus ou moins forte… qui risquerait de rebuter les usagers à l’arpenter.

Sans oublier le désir des propriétaires de Tour & Taxis de construire un parking souterrain à la base du futur pont. Un paramètre récent qui devra être intégré au dossier. Comme sur des roulettes ? M. Gs.

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