Pas si différentes.

Il y a la femme du politique, et la femme politique. A priori tout les oppose. Mais elles se ressemblent plus qu’il n’y paraît.

Un mur de haine les sépare, mais, à lui faire face, elles pourraient presque s’y voir en miroir. Car Valérie Trierweiler et Ségolène Royal ont beaucoup en commun, beaucoup plus qu’une vie partagée avec François Hollande. Par exemple, l’art de le mettre publiquement devant le fait accompli – en la matière, le tweet de la première dame, le 12 juin, atteint une perfection jamais égalée par sa rivale, qui, pourtant, savait y faire. Ainsi, en juin 2006, elle rêvait devant la presse d’un  » mariage avec François « , qui aurait pu avoir lieu en Polynésie.  » Je ne suis pas au courant « , répondait Hollande, glacial, après avoir appris la nouvelle par une dépêche AFP. En mars 2007, dans le livre d’entretien Maintenant (Hachette), Royal affirmait :  » Oui, nous sommes toujours ensemble, oui, nous vivons toujours ensemble.  » En réalité, le couple était séparé depuis plusieurs mois.

Elles se mettent en scène

Le 18 juin 2007, dans un entretien, diffusé sur France Inter, qui évoquait la sortie d’un livre consacré par deux journalistes à la campagne présidentielle, Ségolène Royal déclarait :  » J’ai proposé à François Hollande de vivre sa vie de son côté et il l’a accepté.  » Elle ne l’avait évidemment pas prévenu de ce qu’elle allait dire.

Cette théâtralisation de sa propre aventure, cette mise en scène de soi-même, n’est pas l’apanage de l’ancienne compagne – Valérie Trierweiler s’est prêtée au jeu tous les samedis sur Direct 8, dans son émission 2012. Portraits de campagne diffusée jusqu’en octobre 2011. Un ancien ministre, invité à passer quelques heures avec elle, s’en souvient encore :  » Je n’avais jamais vu ça. J’ai rencontré des journalistes de droite, de gauche, des gros, des minces, des sympas, des méchants, des drôles, des sérieux, mais tous faisaient au moins semblant de s’intéresser à ce que je disais. Valérie Trierweiler ne pensait qu’à une seule chose, se scénariser elle-mêmeà Un narcissisme incroyable.  »

Qu’il s’agisse de Royal ou de Trierweiler, aucune ne s’est jamais retenue d’intervenir auprès des médias. Une photo qui déplaît, un titre jugé inapproprié, une information dont la divulgation n’était pas souhaitéeà

Des ruptures amicales définitives

Parfois, les coups de fil sont passés sur le mode amical, mais, le plus souvent, le ton est à la colère. Ces dernières années, les SMS ont remplacé beaucoup de conversations directes, dont la plus efficace restera sans doute celle de Ségolène Royal, qui, en son temps, a exigé – et obtenu – de la direction de Paris Match que sa rivale journaliste soit écartée du suivi de l’actualité socialiste. L’ancienne compagne et l’actuelle n’ont jamais hésité à interpeller les rédacteurs pour leur reprocher tel article ou telle formulation :  » En tant que femme, j’aurais attendu de vous plus de solidarité « , ira jusqu’à lancer Ségolène Royal à une journaliste qui s’étonnait, en 2003, de la présence constante de la mère de ses enfants auprès du premier secrétaire.

Avec la même brutalité, toutes les deux ont enfin définitivement rompu avec les amis qu’elles ont considérés trop proches de  » l’autre  » : Jean-Pierre Jouyet en 2006 pour Royal, Julien Dray en 2007 pour Trierweiler. Bien avant de l’évincer du QG de campagne, en mai 2012, suite à une fête d’anniversaire trop polémique, elle reprochait déjà à cet ami de Hollande d’avoir tout tenté pour le réconcilier avec Royal. Cinq ans plus tard, la messe était dite.

E. K.

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