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Parents, ayez confiance en vous !

 » Lorsqu’il est question d’éducation, les parents d’aujourd’hui ont plus facilement tendance à douter d’eux-mêmes. Pourtant, il ne faut pas chercher bien loin la sagesse en la matière, ni posséder des connaissances ou des talents hors du commun pour être un bon parent « , affirme Lieve Swinnen, spécialiste en psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent.

Les parents peuvent faire la différence en veillant à ce que les moments passés avec leur enfant soient vraiment des moments d’interaction et d’éducation. C’est d’ailleurs le souhait sincère de la plupart des papas et mamans, même s’ils ont plus de doutes qu’autrefois sur la manière de bien faire et sur leurs propres capacités.

D’où vient cette insécurité des parents d’aujourd’hui ?

Lieve Swinnen :  » Nous sommes submergés de stimuli, d’influences et de pressions. Le monde est devenu un grand village, nous sommes tous connectés sur les réseaux sociaux (et autres), réussir est pratiquement devenu une obligation… Les parents d’aujourd’hui ont tout simplement plus de choses à gérer. Du coup, ils sont parfois un peu perdus, alors qu’il ne faut finalement pas chercher bien loin les bases de l’éducation. Elles peuvent se résumer en 7 grands principes : être proche de son enfant, apprendre à bien le connaître, lui offrir une structure, favoriser chez lui l’empathie et les comportements sociaux, l’encourager à être autonome, relever les défis un par un en faisant preuve de bon sens sans se laisser déborder par toutes sortes de modes et de tendances et en ayant confiance en soi-même et enfin, s’appuyer le plus possible sur ses propres forces dans la conviction que oui, on y arrivera !  »

Bref, les parents devraient reprendre confiance en leurs propres capacités.

 » En effet, et ils devraient donc en première instance réfléchir à l’éducation de leur enfant – des études ont d’ailleurs démontré que les personnes qui ont une vision claire à ce sujet sombrent moins facilement dans le burnout parental. Il est également important qu’ils fassent preuve d’empathie vis-à-vis de leur enfant et s’efforcent de comprendre ce qui l’affecte… mais au-delà de la réflexion et de la perception, l’éducation suppose aussi l’action, et c’est peut-être bien là que réside aujourd’hui le grand défi pour bien des parents.  »

Pourquoi ce  » passage à l’acte  » est-il si difficile ?

 » Agir en fonction de ses convictions et de son ressenti suppose aussi de poser des limites à son enfant et de prévoir des conséquences s’il les dépasse. Autrefois, les parents, les enseignants et monsieur le curé étaient tous sur la même longueur d’ondes et les limites et les conséquences étaient claires, nettes et identiques pour tous les enfants. Aujourd’hui, ce consensus social est devenu beaucoup plus limité et il arrive par exemple que la vision des parents soit aux antipodes de celle des enseignants. Il est aussi plus fréquent que les parents se séparent, de sorte que l’enfant alterne souvent entre plusieurs environnements qui ont chacun leurs règles. En soi, ce n’est pas un drame, tant que toutes les personnes qui l’encadrent le placent au centre de leurs préoccupations et ne critiquent pas les règles des autres. Il apprendra ainsi que la diversité n’est pas un mal par définition et que personne n’est parfait lorsqu’il est question d’éduquer et de poser des limites.  »

Parents, ayez confiance en vous !

Peut-être les enfants n’ont-ils pas non plus besoin de perfection ?

 » Exactement. Ils ont justement beaucoup à apprendre de référents qui ne sont pas parfaits mais authentiques et qui osent admettre leurs erreurs. Comment apprendraient-ils, sinon, que celles-ci font partie de la vie et peuvent même être riches d’enseignements ? De nombreux parents veulent aujourd’hui – avec les meilleures intentions du monde – que leur enfant soit toujours heureux, s’efforcent d’anticiper les difficultés qu’il pourrait rencontrer et ne cessent de le féliciter pour tout ce qu’il accomplit. Ce faisant, ils le privent toutefois de la possibilité de faire des erreurs et d’apprendre à gérer les émotions difficiles ou la critique, ce qui risque de le fragiliser dans les épreuves ultérieures. La volonté d’éviter à tout prix les moments difficiles retire aussi aux parents et aux enfants une opportunité de renforcer le lien qui les unit, car c’est justement dans ces contretemps que les premiers peuvent représenter pour les seconds un soutien essentiel, en étant là, en consolant, en relativisant, en rectifiant, en corrigeant, en leur apprenant des leçons de vie, etc. Un enfant qui se sent proche de ses parents aura aussi moins de difficultés à tisser d’autres liens significatifs… et c’est bien là le sens de la vie, non ? Ne dit-on pas que le bonheur s’accroît lorsqu’on le partage, tandis que le chagrin se réduit ?  »

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