Parabole postcontemporaine

Décidément, Raphaël Jerusalmy, prince des pirouettes, ne cesse de surprendre. Non content d’avoir déjà mené plusieurs vies – normalien, titi parisien, agent des services secrets israéliens, marchand de livres anciens à Tel-Aviv -, il alterne, depuis 2012, les genres romanesques. Après Sauver Mozart, petit joyau mêlant avec brio la musique, Hitler et la tuberculose, et La Confrérie des chasseurs de livres, thriller littéraire au Moyen Age, voici Evacuation, parabole postcontemporaine se déroulant dans une Tel-Aviv (presque) désertée pour cause de guerre. Au centre de ce court récit, un trio de réfractaires : Naor, le narrateur, étudiant en cinéma, son grand-père, écrivain amoureux de Beckett, et Yaël, sa petite amie peintre. Ayant échappé à l’évacuation, les voilà en mode survie dans la cité israélienne. Alors que les sirènes retentissent sporadiquement, le trio se crée une bulle. Coupée de la réalité. Et c’est un enchantement de poésie et de sensibilité, mené de main de maître par l’ancien lieutenant-colonel de Tsahal.

Evacuation, par Raphaël Jerusalmy. Actes Sud, 144 p.

M. P.

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