Un mélange de discrétion, de retenue et de méfiance. La famille Janssen s’ouvre rarement aux médias. Il a donc fallu insister et c’est Nicolas Janssen, fils de Daniel, qui est sorti du bois. Ingénieur commercial, ex-cabinettard chez Louis Michel et économiste au Kosovo, Nicolas Janssen, 38 ans, travaille au sein du SPF Affaires étrangères. Il est candidat MR aux prochaines élections régionales.
Le Vif/L’Express : Quel est l’intérêt de s’exposer et de se lancer en politique quand on mène une brillante carrière professionnelle et que l’on dispose d’une situation aisée ?
Nicolas Janssen : Je viens d’une famille qui a toujours eu le souci du bien commun : créer de l’emploi, favoriser l’entrepreneuriat, faire avancer la science et la recherche scientifique. Notre avons toujours encouragé les entrepreneurs, que ce soit par le biais de Solvay ou de l’ULB. Je pense qu’il est nécessaire de créer plus de passerelles entre le secteur public et le secteur privé. Quant à mon engagement en politique, c’est Louis Michel qui a été l’élément déclencheur. Il m’a poussé à faire le premier pas quand je travaillais dans son cabinet.
Etre le beau-frère du Roi et l’un des héritiers de la famille Janssen, est-ce un avantage ou un désavantage en politique ?
Je suis très heureux d’appartenir à une famille qui a contribué au rayonnement de la Wallonie et de notre pays. Mais je souhaite axer ma campagne sur un programme, sur des projets d’avenir et non, bien évidemment, sur des liens familiaux. Et puis, il ne faut pas exagérer non plus la notoriété familiale : Janssen est un nom très répandu, comme Dupont en France ou Müller en Allemagne.
Vous étiez pressenti pour occuper la quatrième place sur la liste du MR à la Région. Jusqu’à ce que l’arrivée du journaliste Olivier Maroy ne chamboule tous les plans. Un coup dur ?
Je mentirais si je disais que cela ne m’a pas touché. Je ne m’attendais pas à un tel retournement de situation. Mais je suis loyal au MR. C’est en tout cas la preuve que je ne bénéficie pas de passe-droits (NDLR : en 2012, il s’est également fait souffler le poste de député provincial) ! Et puis, il faut aussi se dire que la différence entre la 4e place et la 6e n’est pas significative. Il faudra juste travailler davantage pour se faire élire. L’essentiel est de bien rebondir, comme le coq wallon ! Cette situation a en tout cas conforté une idée que j’avais déjà auparavant : les partis politiques ont trop de pouvoir en Belgique. Cela nuit à la démocratie.
La Région wallonne, un choix naturel ?
Il y a une tradition familiale de ne pas s’impliquer au niveau communal, de manière à éviter les conflits d’intérêts. J’adore mon travail de conseiller provincial mais j’aspire dorénavant à être également actif au niveau régional, d’autant que l’avenir de la Wallonie est au coeur du scrutin. Avec la sixième réforme de l’Etat, le temps est compté. Il faut se mobiliser pour réveiller la Wallonie. Il serait aussi intéressant d’y étendre le modèle de réussite brabançon.
X.A.