Le président Daniel Ortega et sa femme, Rosario Murillo, tentent de faire face aux protestations. © O. rivas/reuters

Nicaragua : la dérive dynastique des Ortega

 » Ortega, va-t’en !  » La brutale répression des manifestations contre le président du Nicaragua et son omniprésente épouse, Rosario Murillo, également vice-présidente, a enflammé ce petit pays de six millions d’habitants. Des barricades se dressent dans la plupart des villes. Au moins 178 personnes ont été tuées depuis le mois d’avril dernier. L’ancien comandante, porté à la tête du pays par la révolution sandiniste en 1979, a largué pas mal des idéaux de sa jeunesse à son retour au pouvoir en 2006, après seize ans dans l’opposition. Ses discours, inspirés par son épouse, sont des odes à la  » révolution de l’amour « . Ortega s’est réconcilié avec d’anciens ennemis, dont le cardinal Miguel Obando qui, dans les années 1980, le qualifiait de  » serpent  » pour son alignement sur les régimes communistes. En échange, il fait interdire l’avortement thérapeutique, même en cas de danger pour la vie de la mère. Quelques années plus tôt, en 1998, une sordide affaire a ébranlé le destin du couple Ortega-Murillo : Zoilamérica Narváez, la fille de cette dernière, accuse son beau-père de viols pendant son adolescence. La mère se retourne contre elle et soutient Ortega. L’affaire est enterrée. Au Nicaragua, cet épisode est perçu comme la source de l’ascendant pris par Rosario Murillo sur son mari.

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