New generation

Aucun courant d’air froid, rien de sulfureux, juste deux jeunes briscards qui ronronnent. Pas un mot qui fâche, non, mais bien un ton courtois, voire amical, pour un duel feutré virant au duo. Les gants de boxe pour un match musclé ? Accrochés au vestiaire. Charles Michel et Jean-Marc Nollet n’en font pas mystère, ils s’apprécient et se respectent. Même génération, même conception du pouvoir, même obsession pour la politique. Charles est tombé dedans à peine né. Le fils  » de sa maman et de son papa « , comme il aime à le rappeler, a été biberonné par Louis, passionné de la vie publique. Jean-Marc a appris à se construire tout seul en s’appuyant à l’université, comme de nombreux Ecolos d’ailleurs, sur la FEF (Fédération des étudiants francophones), dont il a assuré la présidence pendant un an. Apprentissage au pas de course, parcours à l’efficacité redoutable, infatigables bosseurs, à moins de 40 ans, ils s’imposent comme deux poids lourds au sein de leurs partis respectifs. Déjà, au top, l’un dans la majorité régionale et communautaire, l’autre au fédéral. Sur la même longueur d’onde. Presque frères siamois.

Mais deux hommes, si proches soient-ils, ne font pas pour autant une coalition. On connaît l’histoire. Malgré l’opération de séduction de Didier Reynders à l’égard de Jean-Michel Javaux, au lendemain du 7 juin, les verts n’ont pas résisté à l’olivier. L’affaire était pliée pour le MR. Dégrisé, Charles ? Sûrement pas. Car qui dit que, dans un avenir proche, l’idylle rêvée ne verra pas le jour ?  » Nos routes n’ont pas fini de se croiser « , affirment-ils cette semaine dans nos colonnes. Les deux complices refusent de se laisser entortiller dans une guéguerre de partis. Pour eux, pas de doute possible, les temps changent.  » On ne se situe plus dans les lignes de démarcation traditionnelles « , explique Michel. A entendre notre duo, peu de sujets fâcheux les séparent. Certes, il y a le nucléaire. Et encore. Mais, in fine, les convergences seraient bien plus nombreuses que les divergences. En clair, fini le choc gauche-droite  » un peu vieillot « . Place désormais à l’opposition entre une  » vision dynamique, moderne, en mouvement  » et une  » attitude conservatrice, inquiète, archaïque « . Suivez leur regard du côté… de qui au fait ? Les caciques ? Les 50 ans et plus ? Les piliers inoxydables du parti libéral ? Ou bien encore les irréductibles écolos que le seul mot  » libéral  » met en émoi ? Bref, les empêcheurs de coaliser en rond ?

Une conception radicale de la politique qui devrait, pour le moins, faire tressaillir Richard Miller.  » Il n’est ni nécessaire ni sain que les observateurs, mais surtout les protagonistes eux-mêmes, prônent une sorte d’uniformisation consensuelle des idées et des mots utilisés pour les exprimer. (…) Cette attitude, qui est en quelque sorte le bain d’huile du collectivisme « olivier », je la qualifierais de « démocraticide » car elle tend à gommer a priori les différences qui sont au c£ur de la fonction démocratique « , écrivait, cette semaine encore, le député libéral wallon dans une carte blanche au Soir (édition du 9 septembre 2009). Au risque de décevoir Charles et Jean-Marc, le  » collé-serré  » Ecolo-MR, ce n’est pas pour demain.

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Le  » collé-serré  » MR-Ecolo, ce n’est pas pour demain

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