MARLEEN FINOULST

Ne boudons pas notre chance

Les vaccins font partie des plus importantes avancées jamais réalisées dans le domaine de la médecine. Après le développement du premier sérum contre la variole par le médecin britannique Edward Jenner, fin du XVIIIe siècle, la vaccination massive de la population a permis d’éradiquer cette redoutable maladie (qui a complètement disparu de la planète depuis 1980). Un peu moins d’un siècle plus tard, le biologiste français Louis Pasteur mettait au point un vaccin efficace contre la rage, une maladie virale presque toujours mortelle. Grâce à son administration systématique aux animaux de compagnie, le dernier cas recensé en Europe remonte déjà à une vingtaine d’années.

Les vaccins contre le coronavirus devraient heureusement nous permettre d’éviter le pire.

Grâce aux vaccins et aux antibiotiques, les maladies infectieuses – autrefois 1re causes de mortalité à l’échelon mondial – semblaient en voie d’éradication. La pandémie du coronavirus est venue tempérer ce bel optimisme. Il est clair aujourd’hui que de nouvelles maladies infectieuses continuent à menacer notre santé, et que les vaccins restent nos meilleurs alliés pour les combattre. Lorsque des campagnes de vaccination ont commencé à être largement déployées, à partir de la fin des années 1950, la participation de plus de 95% de la population était presque une évidence: les parents qui avaient encore connu dans leur entourage les ravages d’infections comme la rougeole, les oreillons ou la polio n’étaient que trop heureux de pouvoir en protéger leurs propres enfants! En comparaison avec les années précédant l’introduction des vaccinations de masse, plusieurs dizaines de milliers de vies d’enfants ont pu être épargnées en l’espace de quelques décennies. Durant les 13 années qui ont suivi le déploiement des campagnes d’immunisation, le nombre de cas de diphtérie a par exemple reculé de plus de 80% et le nombre de cas de polio, de plus de 90%. La dernière grande pandémie en date, celle de la grippe espagnole de 1918, a coûté la vie à 50 à 100 millions de personnes – et, à l’époque, il n’y avait pas grand-chose d’autre à faire que de porter un masque et de garder ses distances.

Grâce aux vaccins contre le coronavirus, nous avons la chance de pouvoir échapper à un scénario-catastrophe. L’impact de la campagne de vaccination est d’ailleurs déjà perceptible dans les hôpitaux, qui ne voient plus guère passer de personnes âgées victimes d’une forme sévère de Covid-19. L’effet ne se manifeste toutefois pas toujours aussi rapidement ; celui du vaccin HPV qui protège les jeunes filles contre le cancer du col de l’utérus, par exemple, ne commence à être clairement visible que depuis quelques années. Plusieurs décennies s’écoulent en effet entre l’âge de la vaccination et le moment où un cancer du col pourrait éventuellement se manifester. Nous savons néanmoins que, en combinaison avec le dépistage par frottis, la vaccination contre le HPV peut éradiquer presque complètement cette redoutable maladie. Les vaccins sont plus que jamais notre meilleure arme préventive pour lutter contre les maladies infectieuses.

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