MR-ÉCOLO, FISCALEMENT INCOMPATIBLES ?

S’ils viennent à s’allier, MR et Ecolo n’auront aucune difficulté à s’entendre sur la suppression de la télé-redevance, la lutte contre la fraude fiscale (l’un et l’autre l’annoncent en tout cas), voire même sur la fiscalité automobile : tous deux sont d’avis qu’il faut moduler les taxes en fonction de la pollution causée par le véhicule. Pour le reste, les sympathisants du MR pointent une série de propositions fiscales d’Ecolo qui risquent de ne pas convenir à l’électorat libéral traditionnel. Celui-ci n’est peut-être pas prêt à accepter l’idée des verts de  » favoriser le bien-être collectif, l’emploi, et la protection de l’environnement  » sans augmenter l’enveloppe budgétaire globale.

Par ailleurs, Ecolo avance plusieurs propositions peu susceptibles de séduire l’électorat MR :

Pour diminuer la consommation d’énergie : une taxation progressive, avec une première tranche moins chère qu’aujourd’hui ; une cotisation de solidarité sur les billets d’avion et la taxation du kérosène.

Pour donner un coup de pouce au logement : taxer les terrains inoccupés, ainsi que les plus-values générées par les plans d’aménagement ; revoir la péréquation cadastrale, ce qui aboutira à une augmentation dans les riches périphéries ; taxer les loyers réels, après déduction des frais.

Pour relever les minimas sociaux : organiser des prélèvements sur l’ensemble des revenus, mais aussi sur les avantages aujourd’hui exonérés (chèques-repas, voiture de société…) ; tenir compte des revenus pour calculer la participation financière des usagers des titres-services.

Pour augmenter les petites pensions : un prélèvement annuel sur les capitaux gérés par les fonds de pensions complémentaires collectives et individuelles, qui sera transféré vers la pension légale, lui permettant de retrouver sa place.

Pour alléger le coût du travail : diminuer les impôts sur les salaires grâce à la prise en compte fiscale des patrimoines et autres revenus. Exemple : des impôts sur les plus-values sur actions, l’adaptation de la taxation des stock-options, ou une taxe sur les opérations boursières spéculatives et les flux financiers en provenance des paradis fiscaux.

Pour faire baisser les impôts des moins nantis (en dessous d’un revenu brut annuel de 35 000 euros) : rehausser le taux d’imposition pour les revenus supérieurs à 100 000 euros.

M.D.

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