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Lucky Luke aux portes du Seuil

Média-Participations et la Martinière, c’est le mariage de raison de la carpe et du lapin, entre le no 1 de la BD en Europe et le membre permanent du très fermé cercle de  » Galligrasseuil « . Dans le panier du fiancé, notamment, Dargaud, Dupuis, le Lombard, ces fleurons européens du 9e art qui ont dégagé un chiffre d’affaires de 355 millions d’euros en 2016. Dans celui de la promise, le Seuil, donc, mais aussi les Editions de l’Olivier, Points, l’américain Abrams Books ou l’allemand Knesebeck Verlag, pour un chiffre d’affaires annuel de 205 millions d’euros. De leur union naîtra, à l’issue des négociations engagées le 21 septembre, le troisième groupe éditorial français, derrière Editis et l’intouchable Hachette. Quelles relations entretiendront Lucky Luke, les Schtroumpfs, Blueberry ou Spirou, d’un côté, Patrick Deville, Alain Mabanckou, Roland Barthes, Emmanuel Todd ou Régis Jauffret, de l’autre ? Aucune, selon Vincent Montagne, PDG de Média-Participations, qui assure que la volonté des deux parties est de  » préserver l’identité éditoriale de chaque maison « . A la fin des années 1980, le rachat de Dargaud par son groupe, alors réputé pour son rigorisme moral, avait entraîné le départ agité d’auteurs prestigieux mais trop  » adultes « , comme Christin, Bilal ou le sulfureux Serpieri. L’écrivain François Bon, publié au Seuil, a dit sur Twitter sa colère d’être  » vendu à la bande dessinée « . Il est le seul.

E. Me

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