Libéralisme social : suite et fin ?

Louis Michel utilisait beaucoup l’expression  » libéralisme social « . Didier Reynders l’emploie beaucoup moins. Le signe que le MR penche de plus en plus à droite ? Pas sûr.

Le slogan a été remisé aux oubliettes. Le terme  » libéralisme social « , forgé par Richard Miller et popularisé par Louis Michel, a disparu du vocabulaire des responsables libéraux. Que ce soit dans les congrès ou sur les plateaux de télé, Didier Reynders n’emploie presque jamais l’expression. Au point que certaines personnalités du MR, surtout issues des composantes FDF et MCC, s’en sont émues – Gérard Deprez dénonçant même publiquement la  » dérive droitière  » de son parti. Faut-il dès lors opposer un Reynders tenté par le libéralisme pur et dur, face à un Louis Michel plus centriste ?  » Si Rudy Aernoudt avait été intégré au MR, alors là, on aurait pu imaginer une inflexion dans la ligne du parti, répond Vincent De Coorebyter, directeur du Centre de recherche et d’information socio-politiques (Crisp). Mais, en l’absence d’Aernoudt, il n’y a pas vraiment de raison de penser que le libéralisme du MR est moins social qu’avant. Entre Louis Michel et Didier Reynders, je suis plutôt frappé par une continuité dans l’action. « 

Alors que les libéraux flamands verraient d’un bon £il la limitation dans le temps des allocations de chômage, et que cette mesure figurait dans le programme d’Aernoudt, le MR adopte jusqu’à présent une attitude beaucoup plus centriste sur la question. Le parti de Didier Reynders demande certes que les chômeurs soient mieux contrôlés, mais il admet aussi le fait que, malgré leurs efforts, certains d’entre eux ne trouvent pas de travail.  » Nous restons favorables à des allocations illimitées dans le temps, indique le député wallon Richard Miller. Cela se trouve dans la charte fondatrice du MR, et cela a été répété lors de la préparation de notre programme pour les élections de 2007. Cette position ne fait l’objet d’aucune contestation au sein du parti. « 

 » Il ne faut pas exagérer la dimension sociale du libéralisme, loin de là, mais le MR n’est pas non plus un parti de droite dure, confirme Vincent de Coorebyter. Les libéraux belges sont certainement plus centristes que les conservateurs britanniques, que Sarkozy ou que Berlusconi. Même remarque par rapport à l’Open VLD, qui est un parti plus classiquement libéral que le MR, et dont les propositions peuvent plus facilement être qualifiées de droitières. « 

F.B.

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