Les rares secteurs qui surnagent pendant la crise

Intel, American Express, Toyota, Adidas et même L’Oréal. Chaque jour apporte son lot de révisions d’objectifs à la baisse et de résultats en berne. Quels que soient le domaine d’activité ou la taille de l’entreprise concernée. Alors que l’économie réelle a déjà basculé dans la récession, la plupart des secteurs industriels en ressentent les effets négatifs. Toutefois, une poignée d’entre eux font encore de la résistance. Et souffrent moins que d’autres. Tour d’horizon avec Karine Berger, directrice des études chez l’assureur-crédit Euler Hermes Sfac.

Y a-t-il des secteurs ou des pans d’activités qui surnagent ?

En plus du trio maudit que représentent le textile, le bâtiment et l’automobile, la plupart des secteurs souffrent énormément. Toutefois, une petite poignée d’entre eux réussissent en ce moment à surnager. J’en vois au moins quatre : l’aéronautique, l’équipement ferroviaire, la chimie minérale et les jeux vidéo. Dans l’aéronautique, à l’image d’Airbus et de Boeing, les deux champions du secteur, on est sur des carnets de commandes verrouillés très en amont avec des politiques de couverture largement anticipées. Dans la chimie minérale, où excelle un Air Liquide, les spécialistes de la chimie de haute technologie parviennent à tirer leur épingle du jeu. Car on évolue sur des marchés de niche. Dans les jeux vidéo, prime l’innovation à un prix raisonnable pour le client. Voyez le cas Nintendo.

Au sein d’un même micro-secteur, certaines firmes s’en sortent moins mal que d’autres. C’est le cas par exemple de Sanofi-Aventis dans la pharmacie, et encore d’Apple dans le high-tech. Quelle peut être la variable explicative ?

La différence entre tels ou tels concurrents d’un même bassin tient généralement aux marchés d’exportation. Une entreprise sera d’autant plus touchée que ses principaux débouchés commerciaux émanent de zones plus fragilisées que d’autres par la crise. Dans l’automobile, par exemple, au vu de l’effondrement du marché espagnol, il n’est pas surprenant que Renault et PSA subissent le contrecoup, à partir du moment où les deux constructeurs français sont plutôt bien présents là-bas.

A quel horizon peut-on entrevoir une sortie de crise généralisée ?

Je serai moins pessimistêe que beaucoup d’experts. Car l’inflation commence à redégonfler. Ce qui permet-tra bientôt au pouvoir d’achat des ménages de remonter. J’entrevois ainsi un redémarrage possible début 2009. Mais il ne faut pas oublier que certains secteurs essuient le ralentissement depuis trois trimestres maintenant.

Guillaume Evin

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