08-05-2019, 19:00Mise à jour le: 07-12-2020, 16:09
Eviter tout grain de sable, réduire le temps à quai, marteler les règles de sécurité… Derrière les façades d’acier des coques et des conteneurs, la place de l’homme se réduit, le marin est oublié, accessoire. Reportage au Havre, en France.
Dans les grands ports industrialisés, étendus, ultrasécurisés, les escales d’aujourd’hui n’ont plus rien à voir avec celles d’autrefois. De plus en plus brèves et fréquentes, elles obéissent aux injonctions de rapidité et de sécurité du commerce globalisé. Règles de sécurité, contrôle des frontières, éloignement des centres-villes, disparition des bars et lieux de vie, tout s’oppose à la descente à terre des équipages. Originaires en majorité des Philippines, où les très nombreuses écoles de formation leur promettent de découvrir le monde gratuitement et d’avoir une fille dans chaque port, les marins s’endettent parfois pour payer leur formation. Mais le monde à découvrir se révèle limité à des ports-usines déshumanisés, des entrepôts ou parking gigantesques. Il ne s’agit plus alors que de faire vivre sa famille en passant des mois sur un navire. Confrontés à la solitude et à l’isolement en mer, ces hommes restent invisibles lors des escales.
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Les marins invisibles
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