Les figures du changement

Les candidats pressentis dans le premier gouvernement de François Hollande.

Pierre Moscovici

Longtemps proche de DSK, il a rejoint François Hollande en juin dernier, après l’élimination du favori, pour devenir directeur de campagne. Ancien ministre de Lionel Jospin, il a l’expérience de l’exercice du pouvoir ; mais aussi, à 54 ans, un caractère ombrageux et une certaine idée de lui-même.

François Rebsamen

François Rebsamen rêve du ministère de l’Intérieur. Il reviendrait ainsi dans les murs où il a débuté, en 1984, au côté de Pierre Joxe. Mais le maire de Dijon a reculé d’une case en proposant de sanctionner la consommation de cannabis par une simple contravention.

Jean-Yves Le Drian

Le président de la Région Bretagne fait partie des premiers à avoir cru en François Hollande, participant au club Répondre à gauche, lancé en juin 2009 àà Lorient, la ville dont il fut maire. Chargé des questions de défense, cet ami pourrait hériter de la Défense.

Marisol Touraine

La députée d’Indre-et-Loire s’est imposée comme la plus compétente sur les sujets de protection sociale, éclipsant ses rivaux, comme Jean-Marie Le Guen. Elle s’est illustrée avec le projet sur les retraites et connaît bien le financement de la Sécurité sociale. Ministre, sauf surpriseà

Vincent Peillon

Responsable du pôle éducation, la priorité de François Hollande, Vincent Peillon s’est taillé une place de choix dans la campagne. Multipliant les consultations et les déplacements, l’agrégé de philo a méthodiquement construit sa légitimité auprès des acteurs de l’éducation : à lui le  » grand ministère de l’Avenir  » ?

Ségolène Royal

Largement battue à la primaire du PS, l’ex-compagne de François Hollande, mère de leurs quatre enfants, n’a pas ménagé sa peine pour assurer la victoire du candidat socialiste. Une situation parfois cruelle, elle l’a elle-même reconnu à demi-motà A 58 ans, la présidente de la Région Poitou-Charentes aspire aujourd’hui à la présidence de l’Assemblée nationale.

Bertrand Delanoë

Le maire de Paris n’a jamais eu d’excellentes relations avec François Hollande, mais il a confié à plusieurs reprises avoir  » souffert  » d’être si peu sollicité pendant la campagne. D’autant que le président est arrivé en tête à Paris.

Jérôme Cahuzac

Rigoureux et rugueux, le député du Lot-et-Garonne, président de la commission des Finances à l’Assemblée nationale, est l’homme des comptes publics au sein de l’équipe de campagne. Il pourrait l’être dans le futur gouvernement.

Najat Vallaud-Belkacem

Un peu  » tendre  » en 2007 quand elle était la porte-parole de Ségolène Royal, l’élue lyonnaise a pris de la bouteille. Celle qui refuse de mettre en avant ses origines étrangères aura tout de même usé de son indéniable charme pour devenir une des révélations médiatiques de la campagne de 2012. Un ministère de la Jeunesse ou de l’égalité femmes-hommes, ou encore le poste de porte-parole du gouvernement : voilà ce que la rumeur lui attribue.

Michel Sapin

Il vient d’avoir 60 ans et affirme qu’il veut prendre sa retraite. Logiqueà mais peu probable pour cet ami de trente ans du nouveau président, trois fois ministre, auteur du projet socialiste puis de celui du candidat. Aussi, quand le maire d’Argenton-sur-Creuse (au centre de la France) affirme qu’il veut pêcher à l’île d’Yeu et se consacrer à sa passion, la numismatique, faut-il le prendre comme une prudence – durant la campagne, il fut au c£ur de quelques couacs (accord nucléaire avec les Verts, quotient familial) – et une pudeur : ne rien demander, aller là où  » François  » le jugera utile. A Bercy, peut-être, ce ministère qu’il connaît pour l’avoir dirigé (1992-1993) en pleine tempête financière contre le franc.

Jean-Marc Ayrault

Il y a un mystère Ayrault. Voilà un homme considéré par ses pairs comme l’un des meilleurs maires de France. Un homme qui, en son fief de Nantes (Loire-Atlantique), est reconnu, estimé, plébiscité presque, depuis sa réélection au premier tour lors des dernières municipales. Et voilà qu’à Paris le même homme, aux manettes du groupe socialiste de l’Assemblée nationale depuis 1997 – une éternité -, n’a jusqu’à présent jamais impressionné personne. Jusqu’à susciter cette interrogation : comment François Hollande peut-il penser à le nommer à Matignon, comme la rumeur insistante l’annonce urbi et orbi ? Sur une question aussi  » subalterne  » que la réussite de l’action publique, l’intéressé affiche partout un bilan plus que respectable. La meilleure preuve se situe évidemment sur les bords de Loire. Car il faut rappeler que Nantes n’a pas toujours brillé de mille feux. C’est sous la houlette d’Ayrault que la ville va se métamorphoser. Et devenir l’un des meilleurs symboles de ces métropoles régionales conjuguant à merveille dynamisme économique et qualité de vie.

Ne soyons pas tout à fait naïfs. L’hypothèse Ayrault repose aussi sur une raison moins noble. A la très revêche Martine Aubry, au très ambitieux Manuel Valls, il n’est pas tout à fait impossible que le madré François Hollande préfère avoir pour Premier ministre un homme qui lui devra tout. Après tout, les mariages de raison sont parfois les plus solides.

Manuel Valls

Ce n’est pas un mystère, le député maire d’Evry se verrait bien prendre la succession de Claude Guéant au ministère de l’Intérieur. Ambitieux et déterminé, il dispose de sérieux atouts : il incarne une ligne intransigeante sur les questions de sécurité, plutôt rare à gauche. Pendant la présidentielle, ce Catalan a su se rendre indispensable. Manuel Valls s’est révélé un directeur de communication efficace et omniprésent. A 49 ans (ce qui est jeune au PS), il incarne la relève. Mais son caractère tranchant, parfois cassant, ne lui a pas valu que des amis. Politiquement, ses positions droitières (TVA sociale, critique des 35 heuresà) l’ont souvent isolé au sein du parti. Ancien conseiller de Lionel Jospin, il n’écarte pas l’idée d’accéder, un jour, à Matignon.

Laurent Fabius

Il a été l’un des piliers de la campagne de François Hollande, après avoir été l’un de ses adversaires les plus critiquesà C’est à lui, ex-Premier ministre de François Mitterrand, qu’est revenue la préparation de la première année du quinquennat. Parmi les derniers éléphants du PS, il a su, à 65 ans, se rendre indispensable, grâce, notamment, à un réseau puissant et structuré. Il est pressenti pour le Quai d’Orsay.

Martine Aubry

La maire de Lille a été une première secrétaire sérieuse et rassembleuse. Mais cette fonction, qui lui est revenue après le calamiteux congrès de Reims de 2008, ne l’a jamais vraiment passionnée. Son dada, c’est plutôt la culture. Martine Aubry a glissé qu’elle adorerait diriger la Rue de Valois, en cas de victoire de la gauche. Avant de se raviser : non, comme ancienne n° 2 du gouvernement de Lionel Jospin, elle aspire à de plus hautes responsabilités. A commencer par Matignon. Mais pâtira-t-elle de ses mauvaises relations avec François Hollande ? En tout cas, l’ancienne rivale de Hollande à la primaire s’est montrée loyale pendant la campagne. Si elle n’obtient pas le poste de Premier ministre, son nom circule pour l’Economie, la Justice ou l’Education nationale.

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