Les femmes d’abord

Il s’intitule Prima la Voce : à Bruxelles, un nouveau Festival international mise sur les voix. Féminines, pour débuter.

A l’heure où, crise oblige, beaucoup d’opérateurs culturels commencent à ramer pour trouver les fonds qui assureront leurs productions, l’arrivée d’un nouveau venu sur la scène de la musique classique tient du miracle. Sa cheville ouvrière, Bernard De Wreede, président de l’asbl Music-art, n’en revient pas lui-même : entre juillet 2008 et ce jour, le projet n’a pas mis neuf mois pour se concrétiser.  » Les artistes, les politiques… on a dû frapper aux bonnes portes… « , suppose-t-il, encore assez étonné. Et le thème, bien sûr… Portée par un sujet interpellant (le rôle des femmes dans le monde de la musique) qui a permis de grappiller une subvention (parmi beaucoup d’autres !) auprès de l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes, cette première édition du Festival international de chant de Bruxelles (1) veut sortir du lot :  » Dans la capitale, on avait jusque-là des récitals et des concours, mais aucun festival consacré uniquement à l’instrument le plus naturel qui soit…  » Ce sera donc chant, et chant tous les soirs, articulé autour de femmes compositeurs, mécènes, divas et mélomanes, sans qu’aucune période de l’histoire, du baroque au classique, ne soit lésée.  » Au xviiie siècle, on comparait une femme qui compose à un chien marchant sur ses pattes arrière : ce qu’il fait n’est pas bien, mais vous êtes surpris de le voir faire…  » évoque De Wreede, qui admet avoir  » viré très féministe  » en cours de confection du programme.  » Trop longtemps, on a réservé aux hommes l’apanage de la création, de la direction et de l’interprétation musicales d’exception. Saviez-vous qu’à Venise, on soustrayait au regard du public les ch£urs de jeunes filles des hospices ?  » L’ensemble Villanella-Basel devrait rectifier le tir : pour la première fois en Belgique, il proposera, accompagné d’instruments d’époque, des £uvres vocales issues des répertoires de compositrices italiennes des xvie et xviie siècles. A l’honneur aussi : Marguerite d’Autriche et Marie-Antoinette. Et, pour un peu de légèreté, un spectacle de la  » clown soprano  » belge Diana Gonnissen, qui mêlera Satie, Mozart, Offenbach et Rossini à… Dalida. Allez, bon vent les filles !

(1) Du 23 au 26 avril, à l’église Notre-Dame des Riches-Claires. Infos au 0488 77 36 00 ou sur www.primalavoce.be

valérie colin

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