Le chercheur n'est plus apprécié pour la qualité de ses publications mais bien pour leur fréquence, dénoncent Mincke et Montulet. © GETTY IMAGES

Les dangers de l’idéal mobilitaire

Notre rapport à la mobilité a changé. Cette mutation s’explique par la modification des représentations sociales de l’espace-temps. Un idéal mobilitaire a émergé, fondé sur une valorisation de la mobilité pour elle-même. Dressant ce constat, le criminologue Christophe Mincke et le docteur en droit Bertrand Montulet analysent les conséquences de cette évolution dans La Société sans répit. La mobilité comme injonction (éd. de la Sorbonne, 200 p.).  » Longtemps, nous fûmes sommés de tenir notre place, aujourd’hui, nous sommes requis de ne plus tenir en place « , observent les auteurs. A l’idéal de l’ancrage, s’est substitué un idéal de la mobilité sans que le premier ne disparaisse complètement. Mais ce retournement a d’ores et déjà des répercussions sociales.  » L’activité, quelle qu’elle soit, est aujourd’hui valorisée pour elle-même. Il ne s’agit plus de réaliser ni de se réaliser, mais bien de n’avoir de cesse.  » Entre autres répercussions, Christophe Mincke et Bertrand Montulet pointent une fragilisation du pouvoir et de l’autorité, supplantés par l’influence, un accroissement de l’incertitude identitaire, ou encore l’effacement des frontières entre national/international, légal/illégal, moral/immoral, temps de travail/temps de loisir, enfance/âge adulte, vie active/retraite… Cet essai – un peu trop – scientifique nourrira le débat sur l’important enjeu de la mobilité sous toutes ses formes.

Les dangers de l'idéal mobilitaire

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire