Les chantiers impossibles

On peut comprendre les difficultés que représente, pour la Régie des bâtiments, un chantier pharaonique comme celui du palais de justice de Bruxelles (Le Vif/L’Express du 1er décembre). Mais notre patrimoine architectural est aussi fait d’oeuvres qui, pour être moins imposantes, n’en sont pas moins d’intérêt général et dont la préservation apparaît moins problématique. Sait-on, par exemple, qu’Auguste Rodin a participé à l’ornementation des pilastres d’enceinte de l’Académie des sciences à l’époque où celle-ci s’installait dans le palais de la rue Ducale (1878), et que le  » putto  » géomètre qui mesure le globe terrestre armé d’un compas (franc- maçon) lui est attribuable (en vertu d’un contrat signé avec le sculpteur belge Antoine-Joseph van Rasbourgh, Auguste Rodin n’était pas autorisé à apposer sa signature sur les oeuvres réalisées en Belgique et destinées à y rester) ? Cette oeuvre pourrait bénéficier d’une plaque commémorative et d’un dépoussiérage occasionnel. Un même dépoussiérage serait le bienvenu pour libérer les statues qui ornent la façade des Musées royaux, rue de la Régence, de leur gangue charbonneuse.

Quant aux tags qui dégradent les bâtiments publics – je pense ici en particulier aux arcades sous les voies de chemin de fer à Watermael-Boitsfort, mais il s’agit évidemment d’un exemple parmi une multitude d’autres, disséminés dans toute la capitale, depuis la Bibliothèque royale jusqu’aux stations de métro – à quand l’instauration d’une  » peine d’intérêt général  » pour les délinquants mineurs, destinée à restaurer un patrimoine défiguré par un laxisme à la mode ? […]

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