Les Baseilles, l’écoquartier qui doit faire école

Sur le plateau de Jambes-Erpent, les grands travaux vont commencer. Le projet d’écoquartier mixte initié il y a trois ans va sortir de terre. La première phase offrira du commerce et des appartements.

Avant tout, nous devons une fière chandelle à M. Eechout, un des riverains du projet. Sans lui, l’ensemble ne se faisait pas ou, du moins, pas avec le maillage et l’équilibre voulus. Il a heureusement accepté de nous revendre un morceau de son terrain de l’allée des Fauvettes pour y prolonger la voirie existante. Et il ne s’est pas fait que des amis en faisant ça… Même si, au final, je suis sûre que les voisins les plus réticents y trouveront une plus-value. C’est un vrai quartier de vie avec voiries lentes (20 km/h) et espaces verts que nous créons. Et il sera directement lié au collège d’Erpent, à une crèche, à des commerces de proximité et à un nouveau parc public. Ce n’est pas rien en termes de plus-value pour un quartier de villas classique et sans animation. « 

Celle qui parle ainsi du projet Les Baseilles, Nathalie Henry, architecte de formation, est aussi celle qui l’a porté intensément depuis plus de trois ans. Et qui l’a rendu possible, à force de convaincre, tant le collège communal que les voisins. Elle y a également intéressé son mari, via son bureau d’architecture Buro 5 qui a finalisé les contours de ce chantier de taille, distribué sur 2,5 hectares en bordure de la Nationale 4, à hauteur du magasin de chaussures Germaine Collard.

Du côté du cabinet du bourgmestre, on concède d’ailleurs que ce nouveau quartier est  » le fruit d’un patient arbitrage au sein de la majorité tripartite  » et qu’il est  » la première concrétisation de la nouvelle philosophie d’aménagement dictée par le schéma directeur d’aménagement durable de Namur « . Un schéma à valeur indicative, mais que les promoteurs ont tout intérêt – du moins jusqu’aux prochaines échéances électorales de 2012 – à suivre de très près.

Reste à présent à commercialiser cet ensemble de taille, pour lequel le Groupe Besix a bien voulu avancer l’enveloppe nécessaire. Mais vu la qualité de l’offre, la demande, réelle sur Namur, devrait suivre.  » On va engager un architecte qui coordonnera en parallèle le suivi du chantier et les ventes. « 

A un mois du premier coup de pelle, programmé le 22 octobre, la pression monte néanmoins avec ce premier bébé  » environnementalement correct « . Cobelba, qui voudrait répéter ailleurs en Wallonie ce concept d’écoquartier à haute densité bâtie, joue son joker. Et le sait.  » Le projet est en rupture complète avec les lotissements classiques voisins, axés sur des maisons 4 façades avec jardin, alignées en rangs d’oignons. Nos habitations, avec toitures plates et panneaux solaires – 25 maisons, 42 appartements et 8 lofts  » casco  » – sont serrées les unes contre les autres pour pouvoir dégager un vaste espace central vert collectif dessinée par Bernard Capelle (Landscape Design). Nous nous inscrivons également dans une logique de mixité des fonctions et de variété dans la taille des cellules commerciales et des logements, pour accueillir tout type d’occupants, des familles monoparentales aux familles nombreuses. « 

Côté offre commerciale, hormis le déplacement déjà prévu de l’enseigne Espace Mode existante, sur quelque 1 000 m2, les autres surfaces seront plus petites et favoriseront le commerce de proximité : coiffure, librairie, optique, fleurs.  » Je cherche également un magasin d’alimentation qui accepte d’ouvrir plus tard. Mais le vrai parcours du combattant, c’est la crèche : tout le monde se plaint du manque d’offre, mais vous ne pouvez pas savoir comme c’est compliqué d’en ouvrir une, même quand on le veut à (presque) tout prix. Ouvrir un commerce rapporterait pourtant bien davantage… « 

PHILIPPE COULéE

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