Le retour à l’avant-scène de Dubaï
Le tsunami financier n’avait pas oublié Dubaï. Aujourd’hui, pourtant, elle se sent pousser des ailes. La voilà candidate à l’Exposition universelle.
Novembre 2009, Dubaï est en état de quasi-cessation de paiements. Finis les projets les plus audacieux, voire les plus fous, dans la lignée de la Jumeïra Palm, de Dubai World et, du plus symbolique de tous, la Burj Dubai, une des grandes fiertés du groupe de construction belgo-égyptien Besix supposée devenir la tour la plus haute du monde.. D’innombrables expats rentrent chez eux.
Aujourd’hui, lentement mais sûrement, Dubaï redresse la tête. L’émirat, il est vrai, n’a jamais cessé d’être une plate-forme de référence du commerce intercontinental – le troisième port de fret le plus fréquenté du monde. Et Emirates, la compagnie aérienne locale, affiche une croissance insolente (20 % par an). Dubaï, c’est aussi le paradis du shopping – on y trouve le plus grand mall (shopping center) du monde – et une concentration d’infrastructures hôtelières au rapport qualité/prix incommensurable. La croissance du PIB tourne aux alentours des 5 % ; la Bourse a augmenté de près de 20 % depuis janvier et les taux auxquels se finance l’émirat sur le marché sont retombés aux niveaux de l’avant-krach.
Dubaï se sent donc à nouveau pousser des ailes. Non seulement, des projets immobiliers un peu fous refont surface. Mais, l’an prochain, les Emirats arabes unis vont aussi défendre devant le Bureau international des expositions, celui-là même qui devra trancher à l’automne entre Liège et Astana pour l’exposition intermédiaire de 2017, la candidature de Dubaï pour l’Exposition universelle de 2020. » C’est un projet ambitieux pour lequel nous ne sommes pas les seuls candidats, commente au Vif/L’Express Reem Ibrahim al- Hashimy, ministre d’Etat et directrice générale du projet. Nous pensons néanmoins avoir toutes nos chances. Outre qu’aucune Exposition universelle n’a jamais été organisée au Moyen-Orient, nous pouvons mettre en avant la disponibilité de terrains et une capacité hôtelière de grande qualité dans l’ensemble des Emirats. Enfin, voire surtout, notre engagement à préserver l’héritage architectural de l’Exposition après la tenue de celle-ci. Le centre d’affaires de Jebel Ali restera opérationnel. » » La candidature de Dubaï a cependant aussi ses faiblesses, concède Reem Ibrahim al-Hashimy. Certains vont inéluctablement pointer la question de la femme dans le monde musulman. «
Expo universelle ou pas, les Emirats arabes unis misent en tout cas massivement sur le développement du tourisme pour booster leur économie. Les tour-opérateurs y sont du reste de moins en moins indifférents. Dernier en date à avoir ajouté les Emirats à son offre de l’hiver 2012-2013 : Neckermann/Thomas Cook.
Jean-Marc Damry, à Dubaï
Aucune Exposition universelle n’a jamais été organisée au Moyen-Orient
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