Le portable du nationaliste flamand espionné?

[…] Fin de l’année passée, Tom Van Grieken (NDLR: président du Vlaams Belang) déclarait refuser d’installer l’application Coronalert. « Je ne fais pas confiance aux autorités belges », disait-il. Après-coup, Van Grieken a dû faire machine arrière puisque Coronalert semble sûre. Mais au fond, sa méfiance est légitime. Somme toute, il est l’ennemi numéro un de l’Etat belge. Il serait étrange que la Sûreté de l’Etat ne l’épie pas par tous les moyens techniques possibles. Coronalert ou pas, Van Grieken ferait mieux de laisser son smartphone à la maison.

Est-ce de la paranoïa? Le nationalisme flamand serait-il vraiment perçu par la Sûreté de l’Etat comme une menace? La réponse se trouve sur son site Internet. On y lit que « les groupes activistes nationalistes » représentent une des menaces activement tenues à l’oeil par la Sûreté de l’Etat. Ceux-ci sont définis comme des groupes qui défendent l’identité propre contre les progrès de la globalisation. N’est-ce pas le corebusiness du Vlaams Belang? […]

Avec le gouvernement Vivaldi semble s’amorcer une période de restauration belge, ou à tout le moins une tentative de restauration. La campagne tricolore « une équipe de onze millions » en est un avant-goût. La commémoration des 200 ans de la Belgique en 2030 doit être le point d’orgue de cette contre-réforme belge. Une rude confrontation entre le régime et « le nationalisme populaire » sera inévitable, comme ce fut le cas en 1930 et en 1980. Parions que la Sûreté de l’Etat suivra cela de très près, au besoin via votre smartphone.

Le titre est de la rédaction. Bart Maddens est politologue à la KULeuven.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire