En première ligne pour déceler un usage intrigant de médicaments: les pharmaciens. © BELGA IMAGE

Le pharmacien, remède du plan antisuicide

Hommes, jeunes, sans-emploi, détenus, agriculteurs seront les cibles privilégiées du nouveau plan élaboré par les autorités pour faire encore reculer le suicide en Flandre, de 10% d’ici à 2030.

La feuille de route est respectée: en vingt ans, le suicide au nord du pays a reculé de 26% chez les hommes, de 31% chez les femmes. Ministre en charge de la Santé et du Bien-être, Wouter Beke (CD&V) s’en réjouit mais a le triomphe modeste. Car si la Flandre est sur la bonne voie, chaque jour, trois Flamands se donnent la mort alors que vingt-cinq autres tentent de mettre fin à leurs jours. Le bilan reste lourd, une fois et demie supérieur à la moyenne européenne et toujours préoccupant au regard des chiffres des Pays-Bas qui recensent cinq suicides par jour mais pour une population près de trois fois plus importante.

Raison de plus pour persévérer dans le combat. Les autorités flamandes sont en passe de se doter d’un nouveau plan d’action préventive, le troisième du genre en quinze ans, avec l’objectif avoué de réduire le nombre de suicides de 10% d’ici à 2030.

Un suicide très masculin

Au placard, la stratégie « zéro suicide » pourtant retenue dans l’accord de gouvernement flamand mais jugée irréaliste par les experts et inutilement culpabilisante pour les acteurs impliqués dans la lutte. Opter pour une réduction de 10% en une décennie est considéré comme déjà suffisamment ambitieux mais réalisable au travers d’une combinaison d’actions et de stratégies inscrites sur le long terme et qui seront notamment ciblées sur les catégories les plus exposées à la tentation de commettre l’irréparable. Les hommes, impliqués dans 73,7% des passages à l’acte, les sans-emploi, les agriculteurs, les détenus (identifiés comme des groupes à risques à tenir à l’oeil), enfin les jeunes connus comme étant sujet à des tendances dépressives, suicidaires ou à des gestes d’automutilation.

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Il est ainsi prévu d’aborder le suicide de manière décomplexée en milieu scolaire ou sur le lieu du travail, de prévoir un soutien accru aux proches endeuillés ou encore d’impliquer une catégorie professionnelle assez bien placée pour faire office de lanceurs d’alerte, les pharmaciens, qui seront sensibilisés à déceler un usage intrigant de médicaments, lesquels sont à la source de trois quarts des suicides.

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