Tous les vols et les réservations ont été annulés d'un coup. © CHRISTOPHER THOMOND / BELGAIMAGE

Le naufrage de Thomas Cook

Le plus vieux tour-opérateur au monde a fini par craquer, incapable de réagir au changement de comportement des voyageurs-consommateurs. Sa faillite est un tremblement de terre pour tout le secteur du tourisme international.

Le grand âge ne protège pas de tout. A 178 ans, Thomas Cook, le plus vieux voyagiste au monde, n’a pas échappé à la faillite. Acculé par ses créanciers, lâché par le gouvernement britannique, l’opérateur demande sa liquidation judiciaire le 23 septembre et annonce la fin immédiate de ses activités. Quelque 600 000 voyageurs, dont 10 000 Belges, coulent alors des jours insouciants de vacances dans le monde. Leur séjour Thomas Cook s’arrête brutalement. Chaque Etat se doit d’organiser le rapatriement depuis la Grèce, la Tunisie ou l’Espagne. Les voyageurs incrédules, parfois pris en otage par des professionnels locaux inquiets, patientent des heures dans les aéroports ou les hôtels, sans guère d’informations. Tous les vols et réservations sont annulés au même moment. En Belgique, le Fonds de garantie et Test-Achats montent au front pour défendre les voyageurs lésés. D’autant que deux jours avant la faillite, la direction de la filiale belge a adapté ses statuts au nouveau code des sociétés, limitant la responsabilité de ses administrateurs. Cerise sur le gâteau, les curateurs de la faillite révèlent que cinq à six millions d’euros ont quitté les caisses de Thomas Cook Belgique, en dernière minute, à destination du Royaume-Uni…

Outre les voyageurs, les quelque 22 000 employés du tour opérateur perdent leur emploi du jour au lendemain. En Belgique, 575 personnes sont dans le cas. La faillite provoque l’effet d’un tsunami s’abattant sur les hôteliers, les entreprises actives dans l’Horeca, les organisateurs d’excursions. Dans les lieux de vacances les plus prisés, notamment autour de la Méditerranée, des milliers d’emplois sont menacés. En Belgique, l’espagnol Wamos reprend finalement 62 des 91 agences qui préexistaient à la faillite et près de 200 membres du personnel. Elles ont rouvert leurs portes le 21 octobre.

Les vacanciers peuvent désormais se passer d’agences : l’organisation de leur voyage ne dépend que de quelques clics choisis sur leur PC, au milieu de leur cuisine. Là encore, il faudra s’adapter. Ou mourir.

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