Le roman de Mohamed Berrada illustre la désillusion qui prévaut au Maroc, y compris après le Mouvement du 20 février en 2011. © Zacarias Garcia/BELGAIMAGE

Le Maroc entre espoir et résignation

Raji, un assistant historien, se voit confier par un vénérable professeur la mission de comprendre pourquoi à l’exaltation de la lutte contre la décolonisation a succédé, au Maroc, le désenchantement de l’indépendance. Son enquête l’amène à rencontrer trois personnalités, symboles de l’évolution du pays jusqu’à aujourd’hui : un bâtonnier de l’ordre des avocats, écartelé entre le respect de l’héritage français de la colonisation et la griserie de l’émancipation par l’indépendance ; un rebelle, avocat et activiste politique, désillusionné par la résistance au changement ; et une psychanalyste qui convie périodiquement des intellectuels à un salon culturel dans l’espoir d’alimenter le débat pour oeuvrer à la transformation de la société. Quel que soit leur parcours, les trois témoins de l’histoire contemporaine du Maroc finiront par être gagnés par une certaine résignation. Loin du vacarme (Actes Sud, 256 p.), roman de Mohamed Berrada, décrypte ainsi  » le temps enflammé de la croyance dans la possibilité de changer le monde, et le temps de l’affaiblissement et de l’abandon face à une machine qui emporte tout sur son passage et que rien ne peut arrêter « . En l’occurrence, le Makhzen, coeur du pouvoir marocain sis au palais royal dans le proche entourage du souverain. Eloquent, le livre de Mohamed Berrada s’attache aussi à suivre les méandres des relations amoureuses de ces témoins comme baromètre de l’évolution de la société.

Le Maroc entre espoir et résignation

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