Le kenyan Eliud Kipchoge a survolé le marathon de Vienne. © LISI NIESNER/REUTERS

Le chrono fou

L’important n’était pas de participer, ni même de gagner, mais de pulvériser. Eliud Kipchoge a mis le turbo et écrasé le chrono. Le 12 octobre, à Vienne, il n’a fallu à ce Kenyan de 34 ans qu’1 heure 59 minutes et 40 secondes pour parcourir 42,195 kilomètres à plus de 21 km/h de moyenne. Jamais coureur n’avait avalé pareille distance en moins de deux heures. Jamais le marathon ne s’était encore soumis à une chevauchée aussi fantastique.

Réussir pareille épreuve ne tolérait aucune improvisation. De bout en bout, l’athlète a été un peu, beaucoup, passionnément aidé dans sa folle course taillée sur mesure pour l’exploit : quarante et un  » lièvres  » se seront sacrifiés pour briser la résistance au vent et soutenir le coureur dans son infernale cadence. Une basket révolutionnaire lui aura permis de réduire la débauche d’énergie à consentir à chaque foulée. A ce point-là, ce n’est plus du jeu, se sont irrités plusieurs athlètes de haut niveau, qui ont crié au dopage technologique. Kipchoge ne craint pas la disqualification, les circonstances lui ont été bien trop favorables pour que son record soit homologué. Pas de quoi gâcher sa fierté :  » Mon but était de marquer l’histoire en repoussant les limites humaines « , à l’image, cinquante ans plus tôt, du premier homme  » à avoir marché sur la Lune « . A pas nettement plus mesurés.

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