Le casse-tête suédois

Stockholm veut placer sa présidence de l’UE sous le signe de la transparence. Ces intentions résisteront-elles à une série de nominations au sein des Vingt-Sept ?

A première vue, on dirait une balle de ping-pong. Renseignement pris, le logo suédois – une échappée jaune sur fond bleu – évoquerait la lumière et, donc, la volonté de Stockholm de rendre l’Union européenne plus transparente. A quelques jours du début de sa présidence du Conseil (pour six mois), le 1er juillet, cet effort de la Suède est ô combien louable.

Car jamais le fonctionnement des institutions n’a paru si byzantin. Le  » soutien unanime « , quoique sans enthousiasme, à la reconduction de José Manuel Barroso à la tête de la Commission par les Vingt-Sept réunis, lors du Sommet des 18 et 19 juin, renforce le sentiment que le petit jeu des nominations obéit à une logique d’arrangements obscurs entre Etats, où le citoyen ne se retrouve guère. Que devient dans ces conditions le Parlement européen, l’institution la plus démocratique, au moins par son mode d’élection, du système communautaire ? Certes, il lui appartiendra de confirmer (ou non) l’investiture de Barroso, soit en juillet (par une majorité simple), soit après le nouveau référendum irlandais, à l’automne (à la majorité absolue, si le traité de Lisbonne s’applique). Mais c’est au Sommet européen des chefs d’Etat et de gouvernement que s’est opéré le choix du candidat du Parti populaire – la formation la plus importante – à la tête de l’Assemblée européenne, l’ex-Premier ministre polonais Jerzy Buzek, préféré à l’Italien Mario Mauro.

Dans les mois à venir aussi, le choix des futurs dirigeants de l’Union s’annonce épineux. Quid de la répartition au sein de la nouvelle Commission des postes clés du Marché unique et de la Concurrence, d’abord ? Puis, en cas de ratification du traité de Lisbonne, qui désigner comme président permanent de l’Union ? L’ex-Premier ministre britannique Tony Blair est le candidat officieux de Paris, Londres, Berlin et Stockholm. Mais les remous que ne manquera pas de provoquer l’enquête indépendante, tout juste ouverte au Royaume-Uni, sur les conditions d’entrée en guerre contre l’Irak pourraient contrarier ce choix. Enfin, il faudra s’accorder sur un ministre des Affaires étrangères de l’Union. Rome réclame le posteà

Autant de négociations âpres et discrètes en perspective. On risque d’être bien loin de la transparence à la suédoise.

l Jean-Michel Demetz

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