Le Biopark, une greffe pleine de promesses

Le campus initié par l’ULB à Gosselies fournit du travail à 800 personnes. Peut-il devenir un outil de reconversion ?

Lorsque l’ULB a décidé d’implanter son Institut de biologie et de médecine moléculaires à Charleroi, nombre d’observateurs se sont interrogés, commente Dominique Demonté, à la tête du Biopark, ce campus biotechnologique inauguré en 1999 dans l’aéropole de Gosselies. Comment l’installation d’équipes universitaires pouvait-elle jouer un rôle dans le développement de la région ? Les emplois créés ne seraient-ils pas exclusivement réservés à des chercheurs surdiplômés ? Nos chercheurs se demandaient aussi s’ils parviendraient à recruter de bons étudiants.  »

Quinze ans après la décision de faire de la biologie moléculaire un pôle de développement pour la région de Charleroi, la greffe du Biopark a pourtant pris. A l’IBMM est venu s’ajouter l’Institut d’immunologie médicale (IMM), fruit d’un partenariat entre l’ULB et GSK Biologicals. Puis est arrivé, en partenariat avec l’Université de Mons et le soutien des fonds Feder de l’UE, le Centre de microscopie et d’imagerie moléculaire (CMMI) qui, en juin 2012, faisait la couverture du magazine américain Science avec un cliché illustrant un trypanosome et les mécanismes utilisés par ce parasite pour inhiber la réponse immunitaire de son hôte.

 » Sur le plan de la recherche, nous avons accompli du très bon boulot, se réjouit Dominique Demonté. Mais nous avons fait davantage en favorisant l’émergence d’un véritable écosystème par le biais d’un bureau de transfert technologique, d’un incubateur en partenariat avec Igretec et Sambrinvest, et de la collaboration avec des fonds de capital à risque comme Theodorus, notamment.  »

Résultat : une quinzaine d’entreprises ont rejoint le campus : IPG, Bone Therapeutics, Delphi Genetics, Endo Tools Therapeutics, oncoDNA, entre autres. Si nombre d’entre elles sont, en tant que spin-off de l’ULB, des créations endogènes, certaines ont rejoint le Biopark en provenance de l’extérieur comme iTeos Therapeutics qui est une spin-off… de l’UCL. Le Biopark est ouvert à toutes les universités, estime Dominique Demonté. L’élargissement des missions de notre incubateur aux sciences de l’ingénieur – en prenant au passage le nom de i-Tech Incubateur – devrait renforcer encore ce mouvement.  »

Au final, ce sont pas moins de 800 personnes qui travaillent désormais sur ce campus. Plus de 70 % des collaborateurs habitent en Région wallonne, dont une bonne partie dans le Brabant wallon et dans le Hainaut. Leur profil ? 30 % sont titulaires d’un doctorat, 30 % affichent un master et 30 % sont bacheliers. Reste un solde de 10 % de diplômés du secondaire, soit tout de même près d’une centaine de personnes.

 » Nous avons mis en place avec le Forem un programme de formation visant à reconvertir des bacheliers en recherche d’emploi dans les sciences du vivant, en tant que techniciens de laboratoire par exemple, signale le directeur du Biopark. Nous envisageons aussi des formations pour des demandeurs d’emploi moins diplômés, en imaginant qu’ils pourraient exercer certaines fonctions aujourd’hui occupées par des bacheliers. Mais il est évident que ce sera plus compliqué.  »

B.J.

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