Le bio-consommateur vu de profil

Il est plutôt quinqua, souvent bruxellois et à l’aise dans ses papiers. Avec des nuances.

Mais qui sont donc ces consommateurs qui se dirigent plus souvent et plus systématiquement vers les produits à étiquettes vertes ? Dans les grandes lignes, ce sont des clients au portefeuille mieux garni que la moyenne.  » Tant pour les achats de légumes que de produits laitiers bio, les acheteurs les plus nombreux figurent systématiquement dans la classe de revenus supérieurs à 45 000 euros net par an « , précise Brigitte Duquesne, responsable de recherches à la Faculté des sciences agronomiques de Gembloux. On y trouve de nombreuses familles avec enfants.

Dans la plupart des cas, ce sont aussi des consommateurs de plus de 50 ans, sauf pour les fruits bio, qu’achètent volontiers les moins de 30 ans. Les seniors qui disposent de revenus confortables constituent, avec les ménages nantis avec enfants, 40 % des consommateurs bio, d’après l’enquête de l’institut d’études de marché GFf Panelservices.  » On voit nettement les comportements d’achat se modifier quand ce n’est plus l’enfant qui les détermine. Lorsque les jeunes adultes quittent le foyer familial, leurs parents récupèrent du pouvoir d’achat et retrouvent la liberté de choisir leur alimentation, précise Marc Mondus, consultant chez GfK. Ils achètent alors de moins grandes quantités de marchandises mais sont plus attentifs à la qualité. « 

Les célibataires, pour autant qu’ils puissent compter sur des revenus corrects, ne sont pas en reste.  » Ils sont sous-représentés, mais, une fois convaincus, ils deviennent beaucoup plus actifs sur le marché du bio « , analyse Marc Mondus.

Enfin, les bio-consommateurs sont proportionnellement plus nombreux à Bruxelles qu’ailleurs : 17 % des Bruxellois achètent des légumes bio et 13 %, des fruits bio. En Wallonie, ces taux s’élèvent respectivement à 6 et 5 %, et en Flandre, à 9 et 7 %.

Test-Achats, l’association de défense des consommateurs, ne voit pas d’un très bon £il ce bio qui s’adresse encore prioritairement aux plus nantis.  » L’alimentation de qualité ne doit pas être réservée à un petit nombre de consommateurs privilégiés, prêts à payer le prix fort, y dit-on. Dans l’intérêt du plus grand nombre, l’agriculture intégrée, à mi-chemin entre les pratiques bio et classiques, pourrait offrir un bon compromis à la grande majorité des consommateurs.  » Mais comme toujours, les compromis hérisseront les puristes…

L.v.R.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire