Le bien volé

C’est une nouvelle loi adoptée par les députés polonais qui pourrait, selon les experts, bloquer la restitution des biens juifs spoliés par les nazis durant la Seconde Guerre mondiale. Cette même loi pourrait aussi empêcher d’indemniser les anciens propriétaires et leurs successeurs légaux au bout d’un délai de trente ans. Le texte doit encore être voté par le Sénat et signé par le président, mais, déjà, il provoque une (nouvelle) crise entre la Pologne et Israël. Varsovie estime qu’elle n’a pas à assumer les crimes commis par les nazis allemands. Le dossier des propriétés juives volées en Pologne se révèle, en tout cas, vachement compliqué. Les habitations, par exemple, ont été spoliées par les Allemands, récupérées, en partie, par l’Etat communiste polonais et, en partie, par des citoyens polonais qui en ont obtenu la propriété à la suite d’une longue occupation. Ce refus, récurrent, à indemniser les juifs polonais fait l’unanimité en Pologne, le gouvernement soutenant le texte. « Tant que je serai Premier ministre, la Pologne ne paiera certainement pas pour les crimes allemands, pas un zloty, pas un euro, pas un dollar », a réagi Mateusz Morawiecki. En face, ce refus, récurrent, entraîne des tensions répétées. En 2019, le ministre israélien des Affaires étrangères Israel Katz avait déclaré que les Polonais avaient « tété l’antisémitisme avec le lait de leur mère ». Une remarque évidemment mal accueillie à Varsovie.

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