En introduction de son ouvrage Les Belges (Ateliers Henry Dougier, dans la collection Lignes de vie d’un peuple, 150 p.), le journaliste Jérémy Audouard ambitionne de faire découvrir au lecteur » des liens invisibles, une identité discrète, insoupçonnée et puissante » qui uniraient les citoyens au-delà des symboliques roi et Diables Rouges. A travers une trentaine d’interviews et des immersions en Flandre, à Bruxelles et en Wallonie, l’auteur réussit à décrypter l’évolution sociologique du pays : de l’influence conservatrice du catholicisme au progressisme sur les questions éthiques à partir des gouvernements Verhofstadt ; des dérives du clientélisme communautariste de la gauche francophone à la droitisation de la Flandre ; du racisme réciproque entre Flamands et Wallons à la discrimination contre les étrangers… Le constat est souvent cru ; il n’est pas erroné. Mais quels seraient donc ces » liens invisibles » qui, malgré tout, rassembleraient du nord au sud de cet Etat improbable ? » Une image transgressive « , ébauche le dessinateur Philippe Geluck. » La liberté. On repousse les règles « , enchérit le cofondateur de l’innovation brassicole Brussels Beer Project, Sébastien Morvan. A moins qu’en définitive, ce ne soit l’auteur Edgar Kosma qui en ait la plus juste définition : en fait, » le conflit communautaire emmerde les Belges plus qu’autre chose » et parce qu’il aime prendre du bon temps avec des choses simples, » le Belge est un être universel « .
