Comment la révolution influence-t-elle la Tunisie rurale traditionnelle ? © THIERRY MONASSE/GETTY IMAGES

La Tunisie ou l’apprentissage de la démocratie

Dans un village isolé, une rumeur malveillante sur la nuit de noces, des années auparavant, de Si Béchir, un  » négociant de moutons  » qui a réussi, ébranle le quotidien de trois familles alors que ne parviennent qu’étouffés les soubresauts de la révolution de jasmin qui agitent la Tunisie urbaine. N’est-ce pas pourtant ce vent nouveau de la démocratie qui souffle aussi sur cette société traditionnelle ? On peut voir le roman La Nuit de noces de Si Béchir (Actes Sud, 202 p.) de Habib Selmi comme une métaphore de l’apprentissage de la démocratie. Même tenue à distance, la révolution a libéré la parole et la critique, non sans risque. Qui a intérêt à nuire au notable et à sa famille en répandant la nouvelle qu’il n’aurait pas réussi à déflorer son épouse le jour du mariage ? Son vieil ami par jalousie ou le tenancier du bar d’où est partie la rumeur par rivalité  » politique  » ? La Nuit de noces de Si Béchir décrit comment le personnage principal, première victime de la médisance, va démêler le vrai du faux et résister au penchant de la violence dans une société machiste et raciste pour, in fine, sauver son couple et une solide amitié. En parallèle, Béchir découvre la portée de ce nouveau concept jusqu’alors inconnu :  » La démocratie signifie que celui qui gouverne écoute la parole des citoyens.  » Un rappel utile au moment où son implantation durable en Tunisie suscite quelques inquiétudes.

La Tunisie ou l'apprentissage de la démocratie

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