LA SUCCESS-STORY BORLÉE S’EST DESSINÉE

Arnaud Ruyssen
Arnaud Ruyssen Journaliste à la RTBF

« La famille Borlée, c’est 25 médailles à l’international.  » Série en cours. Il n’est pas peu fier, Jacques Borlée. Il est intarissable, même, lorsqu’il s’agit de raconter le parcours accompli avec ses rejetons : Olivia, Kevin, Jonathan, Dylan… Lui, le coach. Eux, les athlètes qui, depuis plusieurs années, évoluent au plus haut niveau de leur discipline, 100, 200 et surtout 400 mètres. Alors comment expliquer un tel succès familial, une telle concentration de performances au sein d’une même tribu ?

A l’autopsie, le vrai tournant se situe probablement un jour de 2003. La jeune Olivia, aînée d’une fratrie de sept, rêve de sport professionnel et d’athlétisme en particulier. Elle est subjuguée par les performances de deux athlètes belges qui parviennent à s’illustrer dans les championnats internationaux : Kim Gevaert, sur les 100 et 200 m, et Tia Hellebaut en saut en hauteur.

Olivia se tourne alors vers son père, Jacques. Elle sait que, dans sa jeunesse, il a tutoyé le gratin européen de l’athlétisme. Cependant, elle n’ignore pas qu’il a terminé sa carrière sportive avec une frustration terrible.  » L’impression d’avoir dû arrêter alors que je n’avais pas été au bout de ce que je pouvais faire dans ce sport « , précise Jacques Borlée. Immédiatement, le paternel met donc ses conditions :  » Oui, je veux bien t’entraîner, à condition que l’on puisse trouver de l’argent pour s’entourer des meilleurs et pour t’assurer aussi une après-carrière.  » Les jalons du  » système Borlée  » sont posés. Le coach et père, très marqué par le modèle américain qu’il a découvert quand il était athlète, va immerger ses enfants dans une culture de l’excellence très exigeante où chaque détail compte.

 » Dans une famille comme celle des Borlée, il y a forcément un terrain génétique favorable, note Marc Francaux, expert en physiologie musculaire à l’UCL, mais ce qui fait vraiment la différence c’est le travail physique, mental, l’hygiène de vie.  » Et, aujourd’hui, le sport de haut niveau tient de l’ingénierie complexe. Il s’agit de pousser le corps dans ses retranchements, sur un fil, au paroxysme de l’effort, à un cheveu de la rupture, de la blessure.

Tout cela, Jacques Borlée l’a parfaitement intégré. En 2003, avec Olivia, il commence par se rendre en Flandre s’inspirer du travail de Kim Gevaert et de Tia Hellebaut. Quitte à vexer la fédération francophone. L’homme aime son indépendance. Il va gagner son autonomie financière à coups de marketing savamment orchestrés. Surtout, il crée sa propre structure : une dizaine d’experts en physiologie, alimentation, psychologie, neurologie… gravite autour de la famille Borlée pour construire des programmes d’entraînement très sophistiqués basés sur le dernier carat des recherches en la matière.

Les résultats suivent. Après Olivia, les jumeaux Kevin et Jonathan suivis de Dylan, le cadet, n’en finissent plus d’accrocher des médailles dans l’armoire à trophées. Les sponsors se bousculent pour accoler leur nom à cette success-story familiale. Et à ceux qui se demandent si ce fonctionnement n’est pas davantage celui d’une entreprise que d’une famille, Jacques répond par les nombreux résultats engrangés à l’international et martèle que chacun de ses enfants a librement choisi de s’engager dans cette exigeante voie, sous la houlette du coach et du père !

Tous les samedis de l’été, à 12 heures sur La Prem1ère, dans l’émission Autopsie, Arnaud Ruyssen raconte les coulisses d’un événement de l’histoire récente. Ce samedi 6 août, le jour où la success-story de la famille Borlée s’est dessinée. www.rtbf.be/autopsie

arnaud ruyssen

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