La guerre des étoiles

A partir du 1er février, l’organisme indépendant testant la sécurité des nouveaux véhicules, EuroNCAP, modifiera son système de cotation. Pour encore s’enorgueillir de 5 étoiles, les constructeurs vont devoir réviser leurs copies.

EuroNCAP (pour European New Car Assessment Programme) est une association dont la vocation est d’étudier très précisément les conséquences d’un accident sur les conducteurs et les passagers d’une voiture, ainsi que sur les piétons heurtés par un véhicule. L’association acquiert annuellement une trentaine de véhicules neufs et les soumet à différents  » crash-tests « . Etant indépendante financièrement des constructeurs automobiles, même si ces derniers peuvent dorénavant sponsoriser le test de leur véhicule, EuroNCAP achète les voitures sous couvert de l’anonymat dans le réseau officiel ; celles-ci ne sont donc pas fournies spécialement par les constructeurs. Une fois les tests réalisés, l’association rend les résultats de ces tests accessibles aux publics via son portail Internet (www.euroncap.com).

Trois types d’étoiles

Jusqu’ici, le système de cotation utilisé pour sanctionner le niveau de sécurité des véhicules comprenait trois types d’étoiles. Des  » jaunes  » correspondant à la protection des occupants adultes, des  » vertes  » correspondant à la protection des enfants et des  » bleues  » concernant la protection des piétons. Après plus de dix ans d’existence, force est de constater que l’attention du public (largement poussée en ce sens par les campagnes de publicité savamment orchestrées par les constructeurs) s’est toutefois quasi essentiellement focalisée sur la seule protection des adultes. Le label  » 5 étoiles  » est devenu un argument de vente primordial. Or, si les évolutions sécuritaires dans ce domaine ont évolué de manière plus que significative, la protection des enfants et, surtout, des piétons reste en retrait. Sur les 12 derniers véhicules testés par l’organisme, 8 obtiennent la note maximale de 5 étoiles pour la protection des adultes, 7 décrochent les 4 étoiles maximales pour la protection des enfants, et 3 seulement se distinguent avec 3 étoiles (note maximale) pour la protection des piétons.

Souhaitant offrir une plus grande clarté au public, à partir du 1er février, la cotation à trois types d’étoiles sera abandonnée au profit d’une seule note globale. Cette  » super étoile  » sera calculée en fonction du résultat du véhicule dans les tests classiques (chocs frontal et latéral contre une barrière, choc latéral contre un poteau et choc frontal avec un piéton) ainsi qu’en fonction de l’équipement électronique sécuritaire du véhicule. La présence du système de stabilité électronique (ESC) de série sera, par exemple, indispensable pour obtenir la note maximale de 5 étoiles. Autre nouveauté : un test ciblant la capacité des sièges à retarder l’apparition du  » coup du lapin  » fera également son apparition.

Du côté des constructeurs, on ne voit pas toujours ces modifications d’un bon £il.  » Il ne fait aucun doute que cette nouvelle note globale posera de nouveaux défis à l’industrie automobile, concède le Dr Michiel Van Ratingen, secrétaire général d’EuroNCAP. Mais elle constitue également une excellente opportunité pour les constructeurs d’être récompensés pour leur dévouement dans le domaine de la sécurité.  » Dans ce cas, il ne fait aucun doute que les constructeurs s’y plieront de gaieté de c£ur !

J.-F. Ch.

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