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La Flandre songe à geler les adoptions internationales

Soucieux de repenser le système et d’éradiquer toute possibilité de fraude, le ministre Wouter Beke entend bloquer les procédures d’adoption internationale pendant au moins deux ans. Tout le monde ne le suit pas…

Il leur faudra de la patience, plus encore qu’ en temps normal. Les candidats flamands à l’adoption internationale risquent en effet de se heurter au gel du système: le ministre flamand de la Famille, Wouter Beke (CD&V), souhaite le réformer de fond en comble, et donc bloquer toutes les nouvelles candidatures durant au moins deux ans. Au centre de cette décision, qui s’appuie sur le travail d’un panel d’experts, les pratiques d’adoption frauduleuses ou peu recommandables épinglées par le passé.

Ces experts, qui se sont fendus d’une vingtaine de recommandations, suggèrent que l’adoption ne se construise plus au départ du désir d’enfant des adultes mais des besoins des enfants, si possible en sauvegardant des contacts avec leur famille et leur pays d’origine. Les candidats ne seraient plus non plus listés mais versés sur une liste de parents potentiels, à l’instar de ce qui existe pour les candidats à l’accueil. L’idée est d’ailleurs d’orienter certains d’entre eux vers la formule de l’accueil d’enfants vivant en Belgique et, pour la plupart, placés en institution. Le ministre de tutelle a précisé que les procédures d’adoption déjà en cours ne seraient pas gelées. L’an dernier, vingt-trois enfants venus de pays étrangers ont été adoptés en Flandre.

Les experts suggèrent que les besoins des enfants prévalent sur le désir d’enfant.

Les experts préconisent, enfin, que les enfants adoptés par des procédures frauduleuses soient reconnus officiellement comme des victimes. Une proposition de résolution, déposée à la Chambre en juin dernier par le député Michel De Maegd (MR), allait précisément dans le même sens.

La proposition du ministre Wouter Beke a suscité de nombreuses réactions. Elle ne fait en tout cas pas l’unanimité. Les trois services d’adoption à l’oeuvre en Flandre, très critiques sur un projet auquel ils disent ne pas avoir été associés, redoutent que la pause proposée ne « paralyse » l’adoption internationale.

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