La face verte du Pays Noir

Au-delà des usines et des briques, la cité carolo et ses environs renferment des coins de nature tout à fait remarquables. Visite guidée.

Jardins à l’anglaise, réserves naturelles et terrils arborés ponctuent Charleroi pour le plus grand plaisir des touristes, promeneurs et amateurs de nature. Alors qu’il y a vingt ans, on recensait  » seulement  » 75 hectares d’espaces verts dans l’entité, on en compte aujourd’hui plus de 200. Encouragés par les autorités ou des associations privées, les initiatives et projets verts gagnent peu à peu du terrain sur le pays noir. Tour d’horizon des coins à ne pas rater.

Parc Reine Astrid (boulevard Audent, Charleroi).Etabli en plein centre, près de l’hôtel de ville, le parc Reine Astrid relie le nord et le sud du coeur de la cité depuis 1882. Il est aménagé en jardins à l’anglaise qui renferment plusieurs arbres remarquables et exotiques, tel le hêtre pourpre planté en 1930 pour le centenaire de la Belgique. Ce qui fait aussi le charme de l’endroit, c’est son kiosque à musique où se déroulent des concerts tous les dimanches de mai à septembre. Le parc est également agrémenté de plusieurs bustes dont celui de la reine Astrid, à qui il doit son nom. On y retrouve aussi la célèbre statue de Lucky Luke.

Parc de la Serna et son arboretum (Zoning industriel 1re rue, Jumet).Ce sont avant tout 16 hectares de bois préservés dans un état semi-sauvage. On y retrouve un arboretum avec plusieurs arbres séculaires, mais aussi de nombreuses espèces animales. A la fin avril/début mai (un peu plus tard cette année), le parc connaît une superbe floraison de jacinthes des bois. La visite des lieux est ponctuée par un parcours écologique de 31 haltes marquées par des panneaux didactiques et des commentaires en trois langues pour les visiteurs. Il s’agrémente également de trois étangs.

Centre de loisirs (16, avenue des Muguets, Marcinelle).Autrefois appelé  » centre de délassement « , il a plus d’un atout pour séduire les petits comme les grands. Il comprend un parc de 150 hectares, trois aires de jeux, des lacs pour pratiquer le pédalo ou la pêche mais aussi un centre nautique avec piscine en plein air qui attire beaucoup de nageurs lors de la période estivale. Promeneurs et joggeurs y trouvent aussi leur bonheur grâce aux nombreux sentiers, tandis que les amateurs d’animaux seront séduits par le parc à gibier. Le centre accueille aussi des classes de forêt, des séminaires et des courts de tennis.

Parc du château de Monceau (place Albert Ier, Monceau-sur-Sambre).Etabli autour du château de Monceau-sur-Sambre, ce parc de 67 hectares accueillait autrefois des jardins à la française, qui ont ensuite été aménagés à l’anglaise. Le site fut tour à tour occupé par des familles de nobles puis d’industriels, avant de devenir la propriété de la commune. On dit même que le château a abrité le roi Louis XIV durant le siège de Charleroi. Ce lieu chargé d’histoire accueille aujourd’hui des réceptions et des événements.

Domaine de Parentville (227, rue de Villers, Couillet). Il abrite le Centre de culture scientifique de l’ULB. Les bâtiments accueillent des séminaires, formations et sont entourés d’un parc de plus de 20 hectares. Dans ce vaste espace vert, on retrouve un parcours didactique sur les thèmes de la gestion de la forêt, la géologie et l’écologie. Le site comprend aussi un observatoire d’archéologie industrielle, duquel on peut profiter d’une vue panoramique sur la région.

?Parc Bivort (rue Maximilien Wattelar, Jumet). Il doit son nom à une ancienne société de verrerie et son patron. L’espace vert était originellement aménagé autour d’un château, qui a été rasé depuis lors. Le parc est orné d’une pièce d’eau et regorge d’essences rares : hêtre pleureur, marronnier à fleurs doubles, frêne d’Amérique… L’un des spécimens les plus surprenants est très certainement l’érable argenté, dont le tronc dépasse les cinq mètres de circonférence.

Le Bois du Cazier (80, rue du Cazier, Marcinelle). On connaît surtout le site pour sa mine et ses musées, mais on sait moins qu’il est implanté dans un véritable écrin de verdure de 26 hectares. Ceux-ci sont essentiellement occupés par trois terrils. Le premier, presque plat, est facilement accessible tandis que le deuxième se démarque par ses 12 essences d’arbres faisant référence aux nationalités des victimes du drame de 1956. Enfin, le troisième terril culmine à 250 mètres d’altitude et offre un panorama étonnant sur la cité carolo et sa région.

Terrils du Martinet (place Frédéric, Roux).Ces deux terrils classés s’étendent sur plus de 53 hectares et sont soigneusement préservés par les riverains du quartier. Ils présentent en effet un intérêt énorme pour la biodiversité. On y retrouve des rapaces, de nombreuses variétés de champignons mais aussi des amphibiens grâce à la présence de mares. Les terrils du Martinet sont parmi les plus boisés, puisque l’architecte-paysagiste Guy Capart y a planté des essences nobles dans les années 1950. Les lieux sont explorables grâce à de nombreux sentiers de promenade.

Bois communal de Châtelet (rue de Presles).Ce bois communal est un véritable poumon vert au coeur de Châtelet. Il s’étend sur plus de 200 hectares arpentés de sentiers pédestres balisés, et présente un grand intérêt au niveau paysager et écologique. Les lieux abritent en effet la grotte de l’Agouloir, classée et préservée par les scientifiques. La raison : c’est l’un des rares lieux de la région à permettre l’hivernage des chauves-souris.

Terril du Boubier (Châtelet). Vestiges du passé minier, les terrils sont aujourd’hui de véritables réserves naturelles en pleine zone urbaine. Celui du Boubier à Châtelet est le plus grand de tous. Il culmine à 266 mètres d’altitude, avec une hauteur de 120 mètres qui offre une vue imprenable sur le pays carolo. Il serait même possible d’apercevoir le lion de Waterloo depuis le sommet ! Le site est privé, mais des ascensions guidées sont régulièrement organisées. La base du terril est également utilisée pour la pratique de l’Airsoft.

Terril et château de Trazegnies (place Albert Ier, Trazegnies). Situé un peu en dehors de Charleroi, ce terril a priori anodin abrite sur son sommet plus d’un hectare de vignes. Les raisins sont exploités au château de Trazegnies, où ils sont transformés en vin blanc, chardonnay ou encore riesling. Le terril regorge aussi d’essences nobles (pins de corse, merisiers…), de fleurs sauvages et d’arbres fruitiers. Différentes variétés de fraises y ont été plantées, et un rucher couvert a été construit il y a peu de temps.

MARIE-EVE REBTS

Jardins à l’anglaise, réserves naturelles et terrils arborés…

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