La commission belge sur le passé colonial en mode silencieux

Où en est la commission spéciale de la Chambre chargée de se pencher sur le passé colonial de la Belgique? Instaurée l’été 2020 dans la foulée des manifestations Black Lives Matter, des actes de vandalisme ciblant les statues de Léopold II et des « profonds regrets » du roi Philippe pour les souffrances causées pendant la période coloniale, cette commission doit examiner l’impact de la colonisation sur le Congo, le Rwanda et le Burundi et envisager d’éventuelles excuses du gouvernement. En août 2020, un groupe d’experts d’horizons divers – historiens, spécialistes du processus de réconciliation et représentants de la diaspora – a été mis en place pour dresser un état des lieux de la recherche et préparer le travail des commissaires. Vu l’ampleur de la tâche et l’impossibilité pour les experts de se réunir physiquement en raison de la crise sanitaire, le groupe a obtenu un délai supplémentaire pour remettre son rapport. « Il a été envoyé il y a quelques semaines seulement au service de traduction de la Chambre, nous indique l’une de nos sources. Depuis lors, les experts n’ont plus eu de nouvelle du Parlement. » Wouter De Vriendt (Groen), président de la commission parlementaire, leur a demandé de ne pas s’exprimer en public avant la défense du rapport devant les élus. « Nous avons tenu à ce que ce rapport, qui fait plusieurs centaines de pages, soit traduit non seulement en français et en néerlandais, mais aussi en anglais, afin qu’il ait un large retentissement, nous confie Wouter De Vriendt. La rédaction finale est en cours. Le texte comprend des recommandations méthodologiques en vue de nos futures auditions. » La commission a un délai d’un an (extensible) pour achever ses travaux. Nul doute qu’il sera prolongé.

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