la chimie dans le boudoir

Avant même le premier regard, le contact est établi. Les phéromones ont parlé, subtiles molécules libérées pour nourrir le premier langage amoureux entre les individus d’une même espèce. Leur objectif : détecter chez l’autre un patrimoine génétique proche du sien, mais assez différent pour fabriquer de magnifiques petits.  » Le schéma est plus ou moins trivial chez l’homme « , modère Jean-Didier Vincent, neurobiologiste, qui a mis au jour la  » biologie des passions « .  » Notre cortex préfrontal, avec ses 500 grammes de plus que celui du singe, pousse la réflexion. A travers le système limbique, la reconnaissance d’une odeur, une impression fugace établissent un pont avec notre vécu. Nous vivons des histoires d’amour parce que nous sommes des êtres de mémoire. « 

Cette façon de boire ses paroles, de le (ou la) trouver spirituel (le) ou d’avoir l’impression d’être compris(e)à C’est l’influence de l’ocytocine, hormone championne de l’attachement. Cette substance, qui pose les jalons de l’amour maternel, associe la relation à la notion de plaisir. Et plus on a de plaisirà plus on aime !

Perte d’appétit, exaltation, certains symptômes de l’état amoureux rappellent l’action de la cocaïne. Responsable : la dopamine, un neurotransmetteur qui se déverse à flots dans le noyau accumbens. Cette partie du cerveau génératrice de désirs en tout genre (comme saliver devant un macaron) excite nos neurones et nous pousse à l’action.

Accro à sa présence, à son regard, à ses baisers ? Les responsables de la dépendance amoureuse sont les endorphines. Présentes dans le corps et le cerveau, elles procurent les mêmes sensations antidouleur que la morphine. Le seul son de sa voix suffit ainsi à déclencher des  » bouffées de bonheur « .

 » D’amour et d’eau fraîche « . La lulibérine orchestre la libération des hormones sexuelles. Sous sa houlette, tout l’organisme se mobilise au service du plaisir. Rien ne peut déranger les amoureux. Et, au passage, la lulibérine stimule la libération d’une autre hormone : la leptine, celle de la satiété. Demain ou jusqu’à la fin des joursà L’être humain est  » programmé  » pour aimer son partenaire trois ans, temps nécessaire pour qu’un enfant tienne debout, affirment certains. Les plus optimistes ne croient pas à la longévité du désir au-delà de sept ans. Spéculations sans intérêt, selon Jean-Didier Vincent.  » Le désir est biologiquement destiné à s’éteindre, mais qui peut dire quand ? « 

Betty Mamane

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