L’Union à combien ?

Le 6 février, le président de la Commission européenne, M. Juncker, a confirmé que les portes de l’Union européenne (UE) étaient ouvertes aux pays des Balkans occidentaux – Albanie, Bosnie-Herzégovine, Kosovo, Macédoine, Montenegro et Serbie – moyennant l’obligation de satisfaire à une série de conditions strictes. En gros, il s’agit pour ces pays de lutter contre la corruption et la criminalité, de régler leurs disputes bilatérales, de renforcer l’Etat de droit, d’améliorer leur système judiciaire et leur administration publique, de démocratiser leurs institutions et d’adhérer sans réserve aux valeurs européennes. Toujours selon M. Juncker, chaque pays pourra évoluer en ce sens à son propre rythme. Mais voilà, l’objectif non déclaré de l’élargissement est de contrer la progression rapide des influences russe, turque et saoudienne dans les pays concernés, de sorte que, plus leur adhésion pourra être accélérée, mieux cela vaudra. Il y a donc fort à parier que, comme ce fut le cas lors de l’élargissement de l’UE à la Hongrie, la Bulgarie et la Roumanie, les instances et experts européens, malgré leurs intentions proclamées, ne seront pas trop regardants sur la réalité, la durabilité et l’irréversibilité des progrès faits par les candidats à l’adhésion, qui seront, quant à eux, d’autant plus enclins à farder temporairement leurs tares qu’ils seront alléchés par la manne des aides financières européennes octroyées dès la phase de préadhésion. C’est ainsi que, dans quelques années, les problèmes qui rongent dès à présent l’UE se trouveront fortement exacerbés, et les citoyens d’Europe occidentale exécreront encore plus cette Union…

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