L’OCDE voudrait faire banquer parents et étudiants

Contexte budgétaire serré oblige, l’OCDE verrait bien notre enseignement supérieur financé autrement que par la subsidiation publique. Les négociateurs de l’Olivier n’ont pas suivi cette recommandation, bien au contraire…

Les déclarations de l’Organisation pour la coopération et de le développement économiques (OCDE) ne font généralement pas dans la dentelle et sont, souvent, sujettes à débats. Et il n’en va pas, aujourd’hui, autrement en matière d’enseignement supérieur.  » Il conviendrait d’instaurer des droits d’inscription suffisamment élevés (permettant une couverture partielle des coûts) pour constituer une source importante de financement de l’enseignement supérieur. L’accessibilité devrait aussi être assurée par la mise en place de prêts étudiants, remboursables en fonction des revenus « , recommande-t-elle à la Belgique dans son dernier rapport en date, publié en juillet. C’est bien là le genre de discours qui peut faire sauter de sa chaise Denis Lambert, le directeur général de la Ligue des familles.  » Je n’étais pas encore au courant de cette recommandation, explique-t-il. Mais elle ne m’étonne pas, connaissant l’obédience de l’OCDE. La Ligue des familles ne peut évidemment pas partager ce point de vue. En effet, renchérir le coût des études pour les parents et/ou les étudiants serait de nature à restreindre encore un peu plus l’accès aux études supérieures des étudiants issus des familles les moins favorisées. Idem au niveau des prêts où les gens, à juste titre, n’ont pas envie de se mettre la corde au cou. « 

Un Olivier à contre-courant de l’OCDE

Côté politique, les négociateurs de l’Olivier ne se sont pas inscrits dans la voie dessinée par l’OCDE. Ils ont promis que le minerval ne serait pas augmenté au-delà de l’index et que les coûts liés aux supports de cours seraient  » encadrés « . A côté de cela, ils veulent aussi trouver une formule permettant de réguler le prix des kots. De plus, PS, CDH et Ecolo ont dégagé un consensus pour aller négocier – avec la SNCB, les TEC et la STIB – la gratuité des transports en commun pour les étudiants et ce, jusqu’à l’âge de 24 ans. Et, toujours pour permettre aux familles financièrement moins favorisées d’inscrire plus facilement leur(s) enfant(s) à l’université ou en haute école, la Communauté française devrait aussi revoir les critères d’octroi des bourses d’études. D’une part, en relevant le plafond de revenus déterminant l’octroi et, d’autre part, en cherchant à coller plus justement à la réalité financière des familles. Il en est ainsi du critère qui fait remonter deux ans en arrière les revenus pris en considération alors qu’entre-temps la situation a pu changer suite à une perte d’emploi par exemple.

A l’échelon fédéral, on n’est pas en reste non plus pour essayer d’atténuer l’impact du coût des études supérieures sur le budget des ménages. Le mois dernier encore, la députée Carine Lecomte (MR) déposait une proposition de loi visant à accorder une majoration de la quotité exemptée d’impôt – ou une majoration du crédit d’impôt – aux contribuables ayant à leur charge des enfants qui étudient dans l’enseignement supérieur.

JEAN-MARC DAMRY

C’est l’accès aux études supérieures des moins favorisés qui est en question

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