L’extension de L’esplanade est sur les rails

Xavier Attout

Le centre commercial néolouvaniste va s’agrandir. Wavre s’en inquiète. Alors que certains politiques locaux se demandent comment pousser le promoteur à favoriser une meilleure diversité des enseignes commerciales.

Cinq ans après les premières esquisses – le fameux diamant dessiné par l’architecte italien Massimiliano Fuksas -, l’extension de L’esplanade entre enfin en phase de concrétisation. La demande de permis d’urbanisme sera introduite par le groupe français Klépierre à la mi-septembre. Les plans ont déjà été transmis à l’administration communale. L’enquête publique devrait se dérouler à l’automne.

Suscitera-t-elle autant de contestation que la construction du centre commercial lui-même, en 2002 ? A voir, même si les mouvements associatifs et étudiants néolouvanistes fourbissent leurs armes. De son côté, le collège a déjà laissé entendre qu’il y était favorable, de même que l’UCL. Le permis socio-économique a été accordé l’été dernier, au grand désappointement de la Ville de Wavre, qui a introduit un recours contre cette décision. Ils estiment que cette extension pourrait entraver encore davantage la santé commerciale déjà fort précaire du centre wavrien. Et ce alors que des actions de redynamisation sont en cours.

 » Il est regrettable qu’il n’y ait eu aucune concertation sur le sujet « , lançait il y a peu le bourgmestre en titre Charles Michel (MR). De son côté, l’échevin David da Câmara (Ecolo) est plus clair :  » La vraie décision a été celle de la construction du centre commercial prise il y a près de quinze ans. Une extension n’est que la suite logique d’un processus déjà entamé. On ne va pas revenir en arrière et raser le centre commercial. Le défi est donc de voir quelle sera la meilleure manière d’aménager cette partie de la ville.  »

L’extension s’étendra sur 18 314 m2 avec une cinquantaine d’enseignes et est prévue au-dessus des voies de chemin de fer, entre le bâtiment actuel et la voie des Hennuyers. Elle se prolongera également vers la pompe à essence Total.Cette construction s’annonce comme un fameux défi de génie civil, vu la complexité du projet.  » L’un des plus compliqués du Brabant wallon « , concède le fonctionnaire délégué Christian Radelet.

Limiter les risques

Ce dossier est sur la table depuis 2011. Il a été revu à la baisse (30 000 m2 dans un premier temps), vu le contexte économique ambiant. Klépierre ne souhaitant pas prendre trop de risques.  » Dans le contexte économique et commercial que l’on connaît, les centres commerciaux sont obligés de grandir pour survivre, explique Jean-Luc Calonger, président de l’Association du management de centre-ville. C’est la course au plus grand et au plus fort. L’esplanade n’a pas le choix : elle doit proposer de la nouveauté. D’autant plus que le shopping center de Woluwe, à Bruxelles, a également des volontés d’extension.  »

L’esplanade accueille annuellement 8 millions de visiteurs. Soit le meilleur élève wallon en matière de dynamisme commercial. Son taux de cellules vides avoisine les 2 %. Tous les signaux sont donc au vert. Une question taraude toutefois encore certains membres du collège : comment, dans ce temple de la consommation, favoriser une offre commerciale locale, fairtrade et culturelle ? La marge de manoeuvre est étroite, voire inexistante, mais l’échevin Cédric du Monceau (CDH) veut néanmoins tenter le coup. L’idée serait de conditionner l’octroi du permis d’urbanisme relatif à l’extension de L’esplanade à une meilleure diversité des enseignes commerciales et à une baisse des loyers.  » Le politique ne peut peser d’aucune manière sur les loyers déterminés par un privé, explique-t-il. Mais nous disposons d’autres arguments… Les loyers ne peuvent augmenter aussi aisément, on parle de 15 % à 30 %. Sinon, cela va poser des problèmes en termes d’offre.  »

Xavier Attout

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire