Le travail des journalistes serait altéré par des " croyances irrationnelles ". © BRUNO LEVESQUE/BELGAIMAGE

Journalisme et propagande

Ingrid Riocreux est située politiquement, à droite, et compétente : collaboratrice au site Internet et mensuel Causeur, auteur du blog La voix de nos maîtres et chercheuse associée à l’université Paris IV (Lettres modernes). Dans La Langue des médias (éd. de l’Artilleur, 336 p.), elle démonte férocement les innombrables tics de langage à travers lesquels les journalistes font passer une opinion dont elle soupçonne qu’ils ne sont même pas conscients que c’en est une. Sa charge – hilarante par endroits – ne se limite pas à l’abus de termes connotés comme  » controversé  » ou  » dérapage « , elle creuse profond dans les  » croyances irrationnelles  » de la corporation (l’idée de progrès, par exemple). Son élan lui fait cependant dépasser la limite, lorsqu’elle accuse une journaliste parisienne d’  » avoir du sang sur les mains  » pour s’être élevée avec véhémence contre l’idée qu’il puisse y avoir des terroristes parmi les flots de réfugiés. C’était avant les attentats du 13 novembre. Malgré ses outrances, son ouvrage mériterait d’être mis au programme des écoles de journalisme, pour éviter que l’information se confonde avec la communication et alimente la paranoïa complotiste.

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