» Je suis surtout présente quand ça ne va pas « 

Isabella Lenarduzzi, 54 ans, fondatrice et directrice de Jump, entreprise sociale qui oeuvre en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes au travail.

Qu’est-ce qu’un beau geste ?

C’est un geste qui vous coûte en temps, en énergie ou en argent et qui ne vous rapporte strictement rien.

Qu’avez-vous récemment fait pour vous-même ?

J’ai du mal à faire des choses pour moi. J’éprouve aussi énormément de difficultés à lâcher le boulot, ne fût-ce que pour un week-end. Mais il y a peu, je me suis offert une semaine de vacances avec mes enfants, juste tous les trois, c’était incroyable !

Et pour votre entourage, privé ou professionnel ?

Contrairement à beaucoup de gens qui sont là quand tout va bien, je suis surtout présente quand ça ne va pas. Cela peut être des proches ou des clients, frappés par des maladies, des burnout ou des crises professionnelles… Quoi qu’il arrive, je prends toujours de leurs nouvelles et je suis là pour eux.

Et pour la société ?

Je n’ai jamais travaillé qu’au bénéfice de la société, jamais pour des intérêts privés. Et c’est à l’impact bénéfique que je peux avoir sur le monde que je mesure mon succès ou mes réussites. Jump, c’est ma manière à moi de soigner le monde et la société.

Quel beau geste avez-vous posé pour des gens qui ne vous aiment pas ou que vous n’aimez pas ?

J’aime tout le monde. Je ne suis pas jalouse, ni rancunière… Alors, quand des personnes ne m’aiment pas ou me font du mal, j’essaie de transformer ces ondes négatives en quelque chose de positif et je me concentre sur leurs bons côtés. C’est un effort constant.

Qu’avez-vous lu, vu ou entendu récemment qui vous réconcilie avec la nature humaine ?

L’ONG Ashoka, qui oeuvre en faveur de l’innovation et l’entrepreneuriat social, m’a désignée parmi ses 12 fellows belges (NDLR : Les fellows d’Ashoka sont  » les entrepreneurs sociaux pionniers que l’ONG a sélectionnés pour leurs solutions novatrices aux problèmes sociaux et leur potentiel de transformation systémique de la société « ). Pour moi, si c’est un bonheur et un honneur de faire partie de cette communauté, c’est surtout très inspirant de côtoyer toutes ces personnes qui sont au service de la société.

Quel acte avez-vous posé dans votre vie et dont vous êtes le plus fier ?

J’ai ramené un migrant de Lampedusa. Je l’ai hébergé pendant trois ans et j’ai réussi à lui trouver un travail et des papiers. Aujourd’hui, tout va bien pour lui.

Quel acte a-t-on posé à votre égard et qui a changé votre vie ?

La confiance de mon père en mes capacités ainsi que celle de certains profs dont un m’avait dit après un examen :  » Avec vous, l’ascension sociale de votre famille est assurée. « 

Qui sont les personnes qui vous inspirent ?

Tous les fellows d’Ashoka, ces gens qui risquent souvent tout ce qu’ils ont pour une idée en faveur du monde.

Quelle est la dernière chose que vous avez donnée ?

Du temps et de l’énergie. Je reçois beaucoup de femmes en reconversion professionnelle ou qui rencontrent des difficultés dans leur famille et, alors que rien ne m’y oblige, je prends toujours le temps pour les écouter, les orienter ou les conseiller.

Selon vous, le monde irait mieux si …

Si les gens étaient conscients de leur  » pouvoir « , s’ils réalisaient que le choix de leur boulot a un impact énorme sur le monde… et s’ils se repositionnaient pour lui apporter quelque chose de meilleur.

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