Je ne suis pas charlie

La liberté de la presse est un beau principe dans l’absolu mais nous vivons dans un monde de contingences et non dans l’univers des idées pures de Platon. Quand on s’exprime, il faut avoir un but précis, en prévoir les conséquences et accepter de les assumer. Je ne vois pas dans quel but on s’attaque, par des caricatures d’un goût douteux (NDLR: parues dans Charlie Hebdo le 7 janvier 2015 et à l’origine de l’attentat terroriste dont les auteurs ont été jugés le 8 décembre), à la sensibilité religieuse de 30% de la population mondiale. On sort alors du domaine de la liberté d’expression pour verser dans celui de la licence. On en a vu les conséquences, en France d’abord mais aussi dans les relations internationales. En effet, la loi française considère comme délit de presse l’offense au président de la République, pourquoi n’en serait-il pas de même quand on offense dans sa religion le président d’un Etat musulman? […] Un humoriste a bien fixé les balises: « On peut rire à peu près de tout, mais pas avec n’importe qui », et c’est justement quand on jouit de la liberté d’expression qu’on ne peut pas tout s’autoriser. François Cavanna ne disait pas autre chose: « La liberté consiste à faire tout ce que permet la longueur de la chaîne. » Et il comptait parmi les fondateurs de Charlie Hebdo!

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire